La Haute-Cour de Londres ouvre la voie de l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis
En janvier, la justice britannique avait refusé d’extrader Julian Assange outre-Atlantique. Elle est revenue sur son refus et examinera de nouveau la demande de Washington. Le journaliste encourt une peine de 175 ans de prison aux États-Unis.
Une nouvelle bien inquiétante pour le fondateur de Wikileaks et ses défenseurs. Après s’être opposée en janvier à l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis par crainte qu’il se suicide, la Haute-Cour de Londres rétropédale, annulant sa précédente décision contre laquelle les États-Unis avaient déjà fait appel.
Ce 10 décembre, la justice britannique a décidé de reconsidérer la requête de l’administration américaine, qui veut juger le journaliste sur son sol. Malheureux hasard de calendrier, cette date correspond aussi à la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
La liberté de la presse sous attaque ?
Les soutiens du journaliste étaient réunis vendredi devant le tribunal, dénonçant une nouvelle fois la croisade américaine contre Julian Assange comme une atteinte gravissime à la liberté de la presse
La fiancée de Julian Assange Stella Morris a, elle aussi, communiqué sur cette décision, la qualifiant de « grave erreur judiciaire », ajoutant qu'il en serait fait appel « le plus tôt possible ».
« Comment peut-il être honnête, comment peut-il être juste, comment peut-il être possible d'extrader Julian dans le pays-même qui a comploté pour le tuer », a-t-elle dénoncé, s’appuyant sur une enquête publiée par Yahoo News, le 26 septembre, qui avait révélé des plans élaborés par la CIA pour kidnapper et assassiner le journaliste.
Par un communiqué, WikiLeaks a déclaré que son fondateur, poursuivi en vertu d’une loi américaine relative à l’espionnage, est « accusé d'avoir publié de vraies informations révélant les crimes commis par le gouvernement américain dans le camp de détention de Guantanamo Bay, en Irak et en Afghanistan et des détails sur la torture de la CIA ». La peine risquée : 175 ans de prison.
Une longue bataille judiciaire
Le 4 janvier 2021, la juge britannique Vanessa Baraitser refusait de remettre Julian Assange dans les mains des autorités américaines au motif d’un risque de suicide. Même si les États-Unis avaient fait appel assurant qu’en cas d’extradition, Assange serait bien traité, Edward Fitzgerald, avocat du journaliste, soutenait que les assurances américaines ne permettaient aucunement d’écarter le danger du suicide.
Suite à la décision du 10 décembre, que la justice finisse par donner raison à l’un ou l’autre camp, le perdant pourra de toute manière saisir la Cour suprême britannique. Ce périple en justice ne touche donc pas à sa fin.
Julian Assange est actuellement incarcéré dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres depuis le 11 avril 2019.
Voir aussi : John Shipton, père de Julian Assange, compte sur une France "honorable et exemplaire"
Samedi dans la soirée, sa fiancée Stella Moris, mère de leurs deux enfants, révélait via Twitter que Julian Assange avait subi un micro-AVC fin octobre, au premier jour de l'examen de l'appel des Etats-Unis contre le refus d'extrader.
BREAKING: Julian #Assange suffered a stroke on the first day of the High Court appeal hearing on October 27th.
— Stella Moris #FreeAssangeNOW (@StellaMoris1) December 11, 2021
He needs to be freed. Now. #FreeAssange https://t.co/yNg8HGUoAD
Un accident source de perte de mémoire, de dommages neurologiques et dont elle craint qu'il n'arrive à nouveau. Stella Moris l'impute au stress extrême auquel Assange a été soumis, et réclame une nouvelle fois sa libération immédiate : "il doit être libéré. Maintenant."
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