Les Etats-Unis abandonneront l’Ukraine comme l'Afghanistan, prédit le gouvernement russe
Dans un entretien accordé au quotidien Rossiskaïa Gazeta, le secrétaire adjoint à la sécurité de la Russie, Rachid Nourgaliev, a estimé que l’Ukraine connaitrait le même sort que l’Afghanistan, suite à la décision du président américain Joe Biden en été dernier de procéder à l’évacuation en catastrophe des troupes américaines du territoire afghan, conduisant à la prise du pouvoir par les talibans, rapporte Yahoo Finance. « Le départ de l’armée américaine en Afghanistan est une bonne leçon pour tous ceux qui, dans le monde, sont prêts à faire aveuglément confiance à Washington », a fait valoir le militaire russe, qui assène : « Les Américains ont quitté le pays et ont laissé les Afghans se débrouiller avec des problèmes qu’ils ont eux-mêmes provoqués. Les autres pays de cette région sont aussi obligés d'assumer ce lourd fardeau ».
M. Nourgaliev a également accusé les États-Unis d’être à l’origine de l’actuel conflit en Ukraine, ayant, selon lui, instrumentaliser Kiev comme un pantin dans le but de déstabiliser le régime de Moscou, ce qui a, rappelle-t-il, justifié l’intervention militaire russe dans ce pays : « Washington a aidé la militarisation du régime de Kiev. Le gouvernement américain a fait miroiter à l’Ukraine qu’elle pourrait s’emparer militairement de la Crimée et pacifier le Donbass. Mais ce n’est qu’une illusion et les Américains finiront par abandonner ce pays », conclut l'homme d'Etat, espérant ainsi convaincre les pays de l’ancienne URSS de ne pas donner leur confiance à l’Otan.
Voir aussi : "Les Américains pourront accéder à toutes les données personnelles des Européens" Eric Denécé
Ursula von der Leyen à Kiev pour évoquer l’adhésion de l’Ukraine à l’UE
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est rendue samedi 11 juin à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l'Ukraine de rejoindre l'UE. « Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le président [Volodymyr] Zelensky et le Premier ministre [Denys] Chmyhal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l'Ukraine sur la voie de l'Europe », a-t-elle indiqué aux journalistes.
Les responsables de l'UE doivent se prononcer sur le processus d’adhésion de l'Ukraine à l’Union la semaine prochaine, avant un sommet les 23 et 24 juin qui devrait également aborder ce dossier, information confirmée par Mme von der Leyen, relate France info : « Les discussions d'aujourd'hui vont nous permettre de finaliser notre évaluation d'ici la fin de la semaine prochaine », a-t-elle annoncé après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky. Le gouvernement de Kiev réclame un « engagement juridique » concret d'ici fin juin pour obtenir un statut de candidat officiel à l'entrée dans l'UE.
The @EU_Commission is preparing ⁰our recommendation for EU Member States.⁰⁰My discussions today with @ZelenskyyUa and @Denys_Shmyhal will enable us to finalise our assessment.⁰⁰The path is known.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) June 11, 2022
I appreciate the efforts and determination of Ukraine in this process. pic.twitter.com/wBJmOJ2P5x
L’adhésion de l’Ukraine à l’UE, une chimère qui n’est pas près de voir le jour
Si de nombreux pays, principalement en Europe de l'Est, soutiennent une adhésion de l'Ukraine, certains, comme les Pays-Bas ou le Danemark, mais aussi l'Allemagne et la France, qui préside l'UE jusqu'à fin juin, sont, dans les faits, très réservés.
Par ailleurs, quand bien même l'Ukraine obtiendrait le "statut de candidat", le processus de négociations et de réformes potentielles qui s’ensuivrait pourrait prendre des années, voire des décennies, avant une véritable adhésion de l’Ukraine à l’UE, comme l’avait reconnu Clément Beaune, ministre délégué français aux Affaires européennes.
L'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne prendra "sans doute 15 ou 20 ans", a déclaré le ministre délégué français aux Affaires européennes, qui estime que Kiev peut entrer en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président Macron #AFP pic.twitter.com/4axZUsEOWA
— Agence France-Presse (@afpfr) May 22, 2022
Plusieurs États de l'UE ont ainsi douché les espoirs de Kiev d'un processus "accéléré". Ce ne sera pas la première fois que l’Ukraine serait ainsi “baladée“ par l’Occident, soulignait déjà en mars sur Twitter François Asselineau, président de l’UPR.
🤬L'IGNOMINIE DES ÉTATS-UNIS,
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) March 9, 2022
DE L'OTAN ET DE L'UE
Depuis 8 ans,🇺🇸🇪🇺et OTAN ont
▪️laissé pourrir la situation,
en laissant le gvt de Kiev tuer des milliers de russophones dans le Donbas
▪️abusé de sa crédulité,
en lui faisant miroiter une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et à l'UE https://t.co/sLYH0c4kEz
Les Ukrainiens souhaitent-ils une adhésion à l’Union européenne ? Pas si sûr. Afin d’en apprendre plus sur les revendications des Ukrainiens réfugiés en France, nous nous étions rendus à une manifestation pro-Ukraine organisée le 1er juin place de l’Hôtel de ville à Paris.
Ce qui en ressort : s’il existe un souhait affiché d’être soutenu par l’Occident contre la Russie, notamment par le biais de la livraison d’armements, en revanche, ils nous ont témoigné de leur volonté de voir l'Ukraine conserver sa souveraineté et son indépendance, comme l'expliquait à notre micro Anastasia, une jeune maman ukrainienne réfugiée en France depuis trois mois.
Un discours qui contraste avec les propos de militants français présents au rassemblement, à l’instar de Jean-Pierre Pasternac, directeur de l’Union des Ukrainiens de France, dont l’association a « dès les premiers jours » demandé l’intégration de l’Ukraine à l’UE, ou de François Béchieau, maire-adjoint du 19e arrondissement de Paris et secrétaire national du Mouvement des Progressistes. Présent à la manifestation pour « défendre la démocratie pas seulement en Ukraine, mais aussi en Europe et partout ailleurs dans le monde », l’homme politique a également défendu le projet d’adhésion : « Il faut aller plus loin. Il faut que l’Europe soit courageuse, qu’elle s’engage avec le peuple ukrainien », a-t-il plaidé.
Voir aussi : Une manifestation à Paris contre le traitement médiatique "pro-américain" de la guerre en Ukraine
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