Présidentielle : des professions de foi qui en disent long sur les candidats
48,7 millions d'électeurs inscrits les ont reçues dans leur boîte aux lettres dernièrement : convenues ou étonnantes, osées ou ratées... Tentative d'analyse des professions de foi des candidats à l'élection présidentielle, dont le premier tour se tient dimanche.
Emmanuel Macron "Chacun se bat pour ce qu'il n'a pas", comme le dit le célèbre mot prêté à Surcouf. Le slogan "Nous tous" a remplacé au pied levé le "avec vous", déjà abîmé pas trop de détournements (sans lui, sans nous...) et rétrogradé en fin de quatrième page en un banal lien vers avecvous.fr. Une volonté de rassemblement affichée par celui qui aura... divisé, mais qui "assume", assène-t-il dans sa dernière interview face aux lecteurs du "Parisien". Des Français qu'on aperçoit derrière lui... mais sans visage. Une photo au cadrage étrange, un regard qui se veut sans doute bienveillant - rappelons que la "bienveillance" était une vertu cardinale du macronisme quand il avait le vent en poupe, au risque de devenir une tarte à la crème - mais qui paraît presque narquois. "Qu'ils viennent me chercher", semble déclarer celui qui revendique ne pas parler des autres candidats... tout en tapant sur eux (le Parisien toujours). S'ensuivent deux pages pleines d'une lettre dont chaque paragraphe est introduit par "En me faisant confiance"... L'anaphore "Moi président" de François Hollande n'a pas fini de faire des émules. Ces pages intérieures, entièrement occupées par une lettre dont appel, conclusion et signature sont manuscrites, se démarquent des autres candidats : un choix qui colle à la stratégie du président sortant, qui mise sur la dimension présidentielle. Sobre, régalien, au-dessus de la mêlée, tel est le message envoyé à ses partisans. Les allergiques y verront une énième logorrhée d'un homme qui s'enivre de ses discours et de lui-même. Les mêmes relèveront que les trois sections qui concluent sa plaquette en quatrième page correspondent ironiquement à trois trahisons majeures de sa politique : "Un pacte entre les générations", par celui qui a fait payer à des générations présentes et futures les aspirations de celle qu'il a choyée et qui vote largement pour lui, "Un pacte pour la production", par celui qui a démantelé l'industrie française et détricoté le fruit du travail des Français, et "un pacte pour la République", par celui qui en a piétiné tous les grands principes. On notera qu'il n'est fait nulle part mention de son parti, "En Marche", qui n'est représenté que par sa police de caractères : il invoquera le choix gaullien d'un lien avec les Français sans l'entremise d'un appareil partisan, mais on pourra aussi y voir l'aveu de l'inexistence d'une organisation à laquelle il n'a jamais réussi - l'a-t-il seulement voulu ? - à donner une consistance politique en dehors de lui. Une profession de foi qui sonne faux - qui a dit qu'elle était donc juste ?
Marine Le Pen Oubliez son nom, elle s'appelle Marine. "Marine présidente", "Voter Marine", "c'est Marine", "M la France"... Le nom "Le Pen" est relégué à sa signature esquissée, et à un timide rappel en haut de la page 3. Aucune mention de son parti non plus : le "Rassemblement national" est absent. "Femme d'Etat", clame l'affiche : clair, efficace. Méthode Coué ? Page 3, une citation en exergue : "Je suis prête à diriger le pays." Délicate posture : affirmation d'une résilience suite au débat traumatique de 2017, au risque d'afficher un complexe d'infériorité. L'adversaire est désigné, le message est clair, les voix à aller chercher sont identifiées : page 4, trois messages en lettres capitales, "S'abstenir, c'est réélire Emmanuel Macron", "Voter Marine, c'est vous rendre votre pays et votre pouvoir d'achat" et "Dimanche 10 avril, allez voter. Le seul vote utile, c'est Marine !". La photo est réussie : un sourire léger, déterminé, un regard bleu... pas marine, mais presque. "Et si vous élisiez enfin une présidente qui aime les Français ?" (page 3) : apostrophe qui n'est pas sans rappeler la une du numéro papier de FranceSoir "L'homme qui n'aimait pas la France"... La maquette est équilibrée, chaque photo envoie une "carte postale" sans en faire trop. Quatre catégories regroupent les principales propositions : "Augmenter votre pouvoir d'achat", "Relancer l'économie et défendre notre modèle social", "Rétablir votre sécurité et stopper l'immigration", "Faire respecter la France et les Français". Quatre constats en dernière page, sans symétrie parfaite, dressent un bilan accablant du quinquennat écoulé : "Le pouvoir d'achat a diminué" - "L'ensauvagement a progressé" - "Le peuple a été méprisé" - "L'immigration a explosé". Un QRCode renvoie vers le site sanslui.fr, un autre vers son site mlafrance.fr. Le mot adressé aux Français est bref : il commence par trois phrases "Comme mère... Comme femme... Comme Française..." Détail marquant : elle est seule. Pas de "nous", pas de mention de son entourage ou de l'équipe avec laquelle elle pourrait gouverner. Une profession de foi bien troussée, habile malgré quelques ficelles visibles qui soulignent ses handicaps.
Jean-Luc Mélenchon Point de "marque" du parti sur laquelle capitaliser (si l'on peut dire) chez le candidat de gauche radicale. "La France insoumise" a disparu, "l'Union populaire" s'affiche. "Madame, Monsieur", mais aussi "Citoyenne, citoyen", bien entendu, restons à gauche, pour attaquer. Il est le seul candidat à ne pas mettre une photo de lui "pleine page", pour laisser la place à du texte - marque de son goût du verbe ? Volonté de ne pas trop imposer sa personnalité parfois contestée ? Tout sourire, sa photo semble le rajeunir. Aux oubliettes, l'âge et le caractère du capitaine. On songe aux complaintes de ses Insoumis qui relèvent régulièrement que les médias choisissent trop souvent des photos peu flatteuses de leur champion. Jean-Luc Mélenchon paraît sympathique. Inventif, et même pionnier sur le terrain numérique où ses équipes innovent et brillent par leur communication habile, il se montre moins percutant sur papier glacé. "Unir notre peuple" "Vivre dignement" "Faire la bifurcation écologique", "Ni neutres, ni alignés : indépendants", sans oublier "Passer à la 6ème République" : les deux pages intérieures déclinent ses grands thèmes dans une mise en page assez neutre. "Oui, c'est possible !", "Nous sommes prêts à gouverner", "un programme sérieux, complet et financé" - ces deux derniers mots étant soulignés, entendent battre en brèche le procès en irréalisme de sa candidature. À 70 ans (il est le plus âgé des candidats), pour sa troisième et dernière campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon ne fait pas son âge et se présente en porteur d'un projet accompli : les mesures concrètes sont en dernière page. Jeunesse, écologie, travailleurs, sans oublier le clin d'œil aux électeurs ultramarins, la photo de groupe des Insoumis, rien n'est oublié pour rappeler le message résumé en dernière page : "élire Jean-Luc Mélenchon, c'est choisir la justice fiscale et le partage des richesses". L'affirmation des positions diplomatiques est nette, sans céder aux procès qui instrumentalisent ses positions passées sur la Russie : une ligne que certains jugeront naïve ou introuvable, mais qui est assumée. "Un autre monde est possible", le slogan introductif, est ambitieux mais paraît un peu démonétisé. Une profession de foi efficace, mais qui manque de souffle.
Eric Zemmour Photo bronzée, flatteuse, mais éculée. On l'a trop vue, elle a trop servi à celui qui a phagocyté l'actualité politique, davantage pendant sa précampagne que pendant sa campagne difficile. Il a saturé l'espace numérique de ses visuels. Peut-être que le choix d'une autre aurait été plus judicieux ? "Pour que la France reste la France", il opte non pas pour un simple mot, mais une vraie lettre, comme Emmanuel Macron mais sur une page seulement. Cinq priorités déclinées à sa... droite : "Gouverner avec sincérité, courage et conviction" - "Face aux racailles, la peur va changer de camp" - "Face à l'islam conquérant, je défendrai la France et son identité" - "Face à l'assistanat, je baisserai les impôts et j'augmenterai les salaires" - "Face au déclin, je défendrai notre indépendance et la paix". Quatre sur cinq commencent par une menace. Eric Zemmour déroule sa dialectique : "il n'est plus temps de réformer la France, mais de la sauver". "Ils m'ont déjà rejoint" pour cela : Philippe de Villiers, Marion Maréchal, Guillaume Peltier ont leur photo, les autres ("mais aussi : Jean Messiha, Jean-Frédéric Poisson, Stéphane Ravier...") ne l'ont pas. La liste comprend des noms plus ou moins connus : Jacline Mouraud (Gilets jaunes) ou Benjamin Cauchy (Gilets jaunes, Grandes gueules) qui ont incarné quelque chose politiquement et sur la scène médiatique côtoient des noms qui ne disent rien à l'électeur à séduire. La quatrième page décline le programme de "Reconquête !" (qui n'est cité qu'à la fin de sa lettre - ici encore, le nom du parti est réduit à la portion congrue, malgré l'afflux spectaculaire d'adhésions), regroupé par rubriques : "Rétablir l'ordre et garantir votre sécurité", "Mettre fin à l'immigration", "Stopper l'islamisation", "Sauver l'école de nos enfants", "Du pouvoir d'achat pour vous" (la plus longue section), "Défendre la France rurale", "Baisse des impôts et des taxes". "Mais aussi..." une liste de mesures - dont "abolir le pass sanitaire" - qui renvoie à... un QRCode. La profession de foi se conclut par une photo de son meeting au Mont-Saint-Michel : belle image, les bras levés... Mais qui illustre aussi les limites de sa campagne : aura-t-il réussi à parler aux Français qui n'étaient pas dans ses meetings ? Une profession de foi sans surprise.
Valérie Pécresse Un visage lisse, retouché, un sourire fermé, un peu énigmatique. "Le courage de faire", un slogan poussif. Faire quoi ? Une étonnante touche de vert sur la première page. Le bleu - surtout pas marine ! - reprend le dessus dans les pages suivantes. Une phrase manuscrite à la une. Une lettre qui remplit les deux pages intérieures, et 25 mesures numérotées sur la dernière. Les partis se sont faits tout petits : "les Républicains", "UDI" et "les Centristes" (curieusement de taille similaire) voient leurs logos relégués à une place de mentions légales - celles qu'on ne lit pas quand on achète sans trop regarder. Trop de texte : seul un petit patchwork de photos de rencontres avec les Français vient aérer le courrier. Certains choix de graphisme paraissent douteux : les phrases mises en exergue en italique semblent emprunter à "En Marche" sa police de caractères. La combinaison "gras - souligné - couleur verte" est indigeste pour les phrases fortes de la lettre. La batterie de mesures de droite classique paraît démonétisée : elle plaira à ce qu'il reste du peuple de droite encore apeuré par un vote Le Pen ou Zemmour, mais elle semble tellement usée par tant de campagnes avec les mêmes mots... Contrairement aux autres professions de foi, on la referme en peinant à en tirer une phrase ou mesure forte. La dissertation d'une bonne élève, qui affiche son tempérament, sa combativité et son goût pour l'action, mais qui pèche dans l'incarnation. Une plaquette qui peine à infirmer le bilan de sa campagne, qui n'a jamais pris, passé l'élan de la primaire, au-delà du noyau dur militant et de quelques médias complaisants (on se souvient de la une du Point...). Comme elle, une profession de foi qui - c'est un comble ! - "n'imprime pas".
Yannick Jadot Le seul candidat dont la tête n'apparaît pas pleinement : pourquoi ce choix de la couper ? La photo se concentre sur son visage, qui en prend la moitié gauche : il regarde vers la droite, en haut. "Faire face avec Yannick Jadot" : il semble attendre la vague. Exception : il affiche la galaxie de partis qui le soutiennent (Europe Ecologie les Verts, Génération.s, et quelques autres boutiques écologistes) à la une. Du vert, forcément, profond sur la première page, plus clair dans les suivantes. Une lettre intitulée "Une présidence pour le climat et le vivant, dans la paix, la dignité et la justice", page 2. Les mesures, dans six déclinaisons de "L'écologie pour vivre mieux", page 3 : "1. Une priorité : le climat 2. Justice sociale et pouvoir d'achat 3. Pour la jeunesse, la culture et l'avenir de nos enfants 4. Le droit à la santé et à une fin de vie digne 5. Du concret pour l'égalité 6. Protéger l'environnement et le vivant" La dernière page est scindée entre une colonne de présentation - aveu d'un déficit de notoriété - et "Notre vision pour la France", articulée en cinq paragraphes : "Paix et indépendance", "De la démocratie partout", "Vivre bien", "Une richesse durable", "L'écologie du plaisir". Un renvoi vers le projet complet via un simple lien, jadot2022.fr, pour conclure. L'ensemble est sobre, épuré même, il évite les écueils de ceux qui ont surchargé, mais il manque d'âme. "Transformer l'espoir en victoire", martèle sa lettre en conclusion... Mais on dirait qu'il n'y croit pas plus que ça. Une profession de foi qui en manque.
Fabien Roussel Sa photo a fait jaser : Gérard Majax, David Copperfield ? Ce curieux camaïeu de mauve et violet ressemble à l'affiche d'un spectacle de magie. Veste et col ouvert à la une, en bras de chemise dans les pages intérieures, et en costume-cravate sur la dernière pour conclure, il semble chercher son style. Auteur d'une bonne campagne sur une ligne de gauche "à l'ancienne", pro-nucléaire et anti-woke, il escamote, au moins graphiquement, l'héritage communiste : logo PCF minuscule esquissé en blanc en première page, et il faut se rabattre sur la dernière pour y retrouver le rouge traditionnel, présent uniquement dans le logo officiel, aux côtés d'autres petits partis de gauche. Sa lettre occupe les deux tiers de la dernière page, surplombant une - quatrième - photo de lui dialoguant avec des jeunes, photo qui jouxte un paragraphe de présentation "voilà qui je suis" - lui aussi est méconnu du grand public, et la campagne escamotée ne l'a pas aidé à combler ce retard. Un encart efficace liste "cinq raisons de voter Fabien Roussel" : "Il défend notre pouvoir d'achat, l'alimentation et notre tranquillité" - "On peut lui faire confiance" - "Avec lui, le monde du travail sera respecté" - "Il est humain, il parle à tout le monde" - "C'est l'avenir pour la gauche, pour la France". Veut-il seulement prendre date pour la suite ? Les pages intérieures déroulent dans les mêmes couleurs hasardeuses son programme regroupé en trois sections "Pour la paix et notre avenir", "Un bon travail, un vrai salaire", "La République partout et pour tous". Chacun est introduit par une citation "J'agirai pour...", et chaque sous-section commence par "Ma France..." Décidément, les anaphores... Originalité : dessin occupe le haut de la page 3, illustrant sa France idéale : unie, industrieuse, paisible, et prospère. Un choix curieux, ou audacieux, entre livre de géographie scolaire et tableau militant, plutôt sympathique mais qui dénote avec l'ensemble. À l'image du candidat, le communisme "belle gueule", séduisant mais légèrement dissonant à certains égards. Une profession de foi prometteuse et maladroite.
Jean Lassalle : "La France authentique". Une profession de foi peu esthétique : des polices étonnnantes, des choix graphiques grossiers, pas très séduisante. Une seule photo, celle de la première page, l'affiche électorale. force tranquille. police étonnante. L'anaphore est ici "Je veux..." : neuf sous-titres sur dix, exception pour le dernier "Je défends une France souveraine en Europe et dans le monde". Volontarisme ou incantation ? "Je veux..." Volontariste, gaullien ? Une courte lettre précède les thèmes et propositions : le propos est brut de décoffrage, franc et massif. On connaît sa truculence à l'oral, on aurait aimé la voir mieux servie à l'écrit par une mise en forme plus aboutie. Une profession de foi trop rustique.
Nicolas Dupont-Aignan "Choisir la LIBERTÉ" Non, ce n'est pas l'affiche d'un candidat libéral, même si on pourrait croire un instant retomber sur une vieille campagne d'Alain Madelin. La campagne, le clocher en fond, à la Mitterrand - un peu facile ? Une première page chargée, comme s'il avait peur de ne pas être lu ensuite, et qui attaque tout de suite sur les médias et sondages - au risque de ne pas sortir d'une posture victimaire ? Neuf blocs à l'intérieur : en plein milieu, ses propositions sur la santé, les plus affirmées de tous les candidats qui traitent relativement peu cette question au vu de la place qu'elle a prise depuis deux ans. "Suppression définitive du passe sanitaire ou vaccinal et réintégration des soignants exclus, création d'un hôpital ou d'une maternité par département, doublement du nombre de médecins et infirmières scolaires". Le bleu est intermédiaire entre celui de Valérie Pécresse (LR) et celui de Marine Le Pen (RN). La dernière page est là encore chargée, pas des plus harmonieuses mais plutôt réussie dans l'autoportrait : intitulée "Un homme différent, une autre politique", elle développe les atouts qu'il souhaite mettre en avant, "le courage des convictions", "servir les Français sans se servir", "l'amour de la liberté", "un bon gestionnaire", "l'expérience de terrain". Nulle mention de son parti ("Debout la France" a été secoué par les défections) ni du ralliement de Florian Philippot et des Patriotes. Une profession de foi offensive.
Anne Hidalgo La première page est ratée : visuellement, on dirait une campagne de communication pour une mutuelle ou une compagnie d'assurance. Le slogan "ensemble changeons d'avenir" est creux. Le PS "cornerisé" comme les autres. L'aspect collectif est mis en avant : page 2, "Ensemble, nous relèverons le défi", quatre fois. "De l'Europe et de la paix", "social", "écologique", démocratique". Des codes couleur étonnants, façon gauche plurielle un peu introuvable. Trois soutiens affichés : Antonio Costa, Premier ministre du Portugal. Bernard Cazeneuve, et Martine Aubry, qui produisent plutôt l'effet inverse de celui recherché... Page 3, les propositions, et la lettre (sur fond rose pour finir, enfin !) doublée d'une présentation - là encore, aveu d'une candidate méconnue en dehors de Paris peut-être. L'ensemble fait survivance inexpliquée des années Jospin. Une profession de foi obsolète.
Philippe Poutou Le seul avec un couvre-chef, le seul de profil sur sa photo, le seul à annoncer sa profession à la lune avec un "Ouvrier licencié, candidat anticapitaliste" sous son nom. "L'urgence anticapitaliste", "Nos vies valent plus que leurs profits". Du classicisme (rouge dominant), augmenté de couleurs bariolées. De l'écriture inclusive. Un ton oral qui nomme ses adversaires (sans leur prénom) : "Vous ne voulez plus des politiques antisociales et autoritaires de Macron ?" "Vous rejetez l'extrême droite de Le Pen et Zemmour et la droite extrême de Pécresse ?" Pas de complexe à afficher son parti, lui. Offensive, voire vindicative, avec ce mélange de bonhomie et de radicalité qui fait son personnage. La lutte des classes en couleur : "reprendre ce qu'ils nous ont volé, prendre nos affaires en main" "Mettons les capitalistes hors d'état de nuire !" Visuellement, c'est sans fioritures : pas une grande créativité, mais du punch. Une profession de foi qui jette un pavé dans la mare.
Nathalie Arthaud Sobre jusqu'à l'austérité, classique jusqu'à la lassitude. Le "Travailleurs, travailleuses" d'Arlette Laguiller - et le soutien affiché de la sextuple candidate à l'élection présidentielle à son héritière. "Le camp des travailleurs" affiché d'un coup de tampon rouge. La grande photo sans sourire, amendée par trois plus petites dans les pages suivantes où elle affiche un visage plus avenant. Beaucoup de texte, une mise en forme sans prétention mais bien agencée. L'attachement partisan est plus assumé que la moyenne - un tropisme d'extrême-gauche ? "Le camp des travailleurs" s'y retrouve, les yeux fermés. Une profession de foi comme un éternel recommencement.
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