Primaire de la droite : comment Sarkozy veut remettre en place un service militaire pour les jeunes "décrocheurs"

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DD.
Publié le 16 novembre 2016 - 13:53
Mis à jour le 18 novembre 2016 - 18:14
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Des participants du service militaire volontaire.
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©Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Nicolas Sarkozy envisage un service militaires avec 60.000 à 70.000 jeunes chaque année.
©Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Nicolas Sarkozy souhaite remettre en place un service explicitement "militaire" mais qui ne concernerait que les "décrocheurs". A savoir les jeunes de 18 à 25 ans qui ne travaillent pas et ne suivent pas de formation scolaire ou professionnelle. Derrière la volonté politique, le défi logistique pourrait s'avérer conséquent dans un pays qui a suspendu la conscription il y a vingt ans. Quel impact sur la vie quotidienne des Français? Décorticage.

Service civil obligatoire, service volontaire, service civique… les différents candidats à la présidentielle y vont (presque) tous de leur recette pour offrir à la jeunesse une possible expérience entre la fin de la formation et le début de la vie active, tout en apportant du sens à cette période. Nicolas Sarkozy, lui, propose une solution plus radicale: le retour pur et simple du service militaire, dans une configuration assez proche de son ancêtre suspendu (mais pas aboli formellement) par la loi du 21 octobre 1997. François Hollande a depuis réintroduit une formule allégée basée sur le volontariat, suite aux attentats de janvier 2015.

Sauf que si l’ancien service militaire (qui s’appelait depuis 1971 "service national") était obligatoire et s’appliquait à tous les jeunes hommes –avec selon les époques diverses possibilité de s’en faire exempter (santé physique, poursuites études, état psychique, charges familiales)- Nicolas Sarkozy veut explicitement le réserver à une catégorie de jeunes: les "décrocheurs".

Dans ses discours de campagne, Nicolas Sarkozy rappelle que, sur une classe d'âge comptant environ 700.000 personnes (filles et garçons réunis), 100.000 sont en décrochage et soumis à "la loi du désœuvrement" . Il évoque même le chiffre de 150.000 cas dans certaines interventions tandis que le gouvernement, lui, parle de 110.000 à la rentrée 2016. Il propose donc, sur l’intervalle 18-25 ans, d’imposer un service militaire obligatoire aux personnes qui ne sont ni en apprentissage, ni en train de poursuivre des études, ni d'occuper un emploi.

L’ancien président de la République estime d’ailleurs que ce service militaire aurait un premier avantage: il pousserait certains décrocheurs à (re)trouver un activité… pour ne pas avoir à faire ledit service militaire. Ce qui peut laisser songeur sur l'attrait du dispositif. "A l’idée de faire un service militaire, vous allez voir qu’ils (les décrocheurs, NDLR) vont trouver un apprentissage" assure-t-il pour justifier que le système qu’il veut mettre en place ne comptera que 60.000 à 70.000 places par an.

Peu de détails filtrent sur ce que veut précisément faire Nicolas Sarkozy de ce service militaire version 2017. Reste à savoir quelles seront les modalités exactes voulues par l'ancien président s'il retrouve l'Elysée. Les détracteurs d’un retour pur et simple au service militaire soulignent plusieurs limites: primo, pour faire suite à la fin de la conscription, l’Etat a vendu une partie de son patrimoine immobilier, qui sonnait creux après le départ des appelés. Secundo, le nombre de sous-officiers, qui encadraient les appelés, a lui aussi baissé. Tertio, la proposition de Nicolas Sarkozy ne s’adressant plus seulement aux garçons comme l’ancien service, mais aux jeunes des deux sexes, la législation imposerait des espaces d’accueil adaptés pour ne pas mélanger les filles et les garçons. Autant d'adaptations complexes au niveau logistique, mais qui n'ont bien sûr rien d'impossible... à condition de suivre au niveau budgétaire.

Au moment de sa suspension, le service militaire ne durait plus "que" dix mois (depuis 1991), seize mois pour la coopération et tout de même vingt pour les objecteurs de conscience (au statut reconnu à partir de 1983). Il coûtait au budget de l’Etat l’équivalent de 1,6 milliard d’euros actuels pour environ 200.000 appelés par an. Nicolas Sarkozy assure avoir échangé avec les plus hautes autorités de l’état-major qui s’annoncent prêts à prendre en charge ce retour des appelés"à condition que cela ne pèse pas sur le budget de la Défense". L’ancien président prévoit, lui un coût de 600 à 700 millions d’euros par an.

En 1996, 201.500 conscrits étaient intégrés à l’armée soit 35% des effectifs de l'époque de la Défense.

 

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