Cela commence à faire beaucoup ! Mais, Braun-Pivet et Barnier ne sont pas Lady Astor et Churchill
C'est ainsi que Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale, a formulé l'essentiel du coup de gueule qu'elle a poussé, depuis « le perchoir » (1), contre le Gouvernement, le 20 octobre 2024, en ouverture des débats sur le budget.
Oui. C'était à l'Assemblée nationale, et non pas chez Jean-Jacques Bourdin. (1)
Et voici le texte complet de ce « coup de gueule » :
« Ce débat n'est pas censé être hors-sol. Il ne s'agit pas seulement d'échanger de bonnes paroles. Il porte sur le plan budgétaire et structurel à moyen terme, que le Gouvernement doit adresser aux institutions européennes avant la fin du mois. La date de ce débat est connue depuis deux semaines. Le plan devait nous être communiqué le 15 octobre au plus tard. Il ne l'a pas été. Il a fallu que je m’implique personnellement, vendredi, pour que ce débat soit maintenu et que les documents nécessaires à sa bonne tenue nous soient transmis. Nous avons finalement reçu, hier, un projet de plan. Je vous remercie messieurs les ministres, pour cette transmission qui va permettre à l'Assemblée de débattre aujourd'hui des enjeux essentiels que sont les perspectives de rétablissement de nos finances publiques, et la programmation de nos investissements prioritaires. Il n'en demeure pas moins que la communication aussi tardive, un dimanche, à la veille du débat, d’un document provisoire n’est pas satisfaisante. Et, cela commence à faire beaucoup. Nous avons déjà eu ce problème avec un rapport sur la dette, qui nous a été transmis que le vendredi 12 octobre pour un débat prévu le 15. Et là encore il avait fallu insister. Et donc je demande au Gouvernement de veiller à ce que les droits du Parlement soient davantage respectés. La démocratie est un bien précieux et j’invite chacun à ne pas la fragiliser. »
J'ai mis « coup de gueule » entre guillemets, car en réalité, comme d'habitude, tout ceci n'est que de l'enfumage pour amuser la galerie. Pour tenter de faire croire aux Français qui en sont encore dupes, que les politiciens étatiques (pouvoir exécutif et Parlement) se soucient des problèmes des Français et des problèmes de la France. Des problèmes qui ont été, pour la plupart, générés par les politiciens étatiques.
Ce serait donc étonnant que Yaël Braun-Pivet ait cure des difficultés des Français. Pareillement les ministres (Michel Barnier, Premier Ministre, et Antoine Armand, ministre de l'Économie et des finances) auprès desquels elle s'est plainte publiquement.
Car en vérité, de quoi se plaint-elle ?
Du fait qu'avec cette loi de finances qui fait les fonds de tiroir, et ce Gouvernement Barnier qui s'emploie à ôter de la poche des Français le peu qui y reste, ça se voit un peu trop, effectivement, depuis quelque temps, que tout le monde tape dans la caisse. Que la République consiste en un système politique qui permet à la caste des nantis au pouvoir, de se servir toujours et encore sur le dos du contribuable, l'éternelle vache à lait ! L'appétit des élus et hauts fonctionnaires parasites est à ce point insatiable, qu'il leur faut la presser sans cesse et toujours davantage, l'assécher tant, que bientôt, elle ne produira plus que du lait en poudre.
D'où la nécessité, pour les gardiens du troupeau, de continuer d'enfumer, afin que celui-ci ne puisse s’apercevoir de la direction dans laquelle ils l'emmènent : et ce n’est pas celle du bon sens, mais plutôt celle de l'abattoir, à l'exception de leurs petites personnes, évidemment. Toutefois, pour pouvoir échapper à ce « Parce que c'est notre projet ! » qu'ils ont pour le peuple français, il leur faut se montrer légèrement plus discret, tous, tandis qu'ils procèdent au dépouillement des gueux, pour lequel Emmanuel Macron a missionné Michel Barnier.
C'est si manifeste, que si un frein n'est pas mis immédiatement à cette pratique opérée ouvertement, elle va être visible à tout un chacun, y compris les quelques rares Français qui croient encore en la représentation nationale, ainsi que ceux qui ont compris qu'ils se sont fait gruger toute leur vie, mais qui, se cachant les yeux ne voient plus rien, pour éviter que, la prise de conscience enfin opérée, cette honte qui les ronge depuis d'avoir été à ce point stupides pour ne pas s'en apercevoir plus tôt, les incite à se suicider, ou pire, à se révolter, à sortir les fourches et les piques, qu'importent les conséquences, et procéder ainsi à un remake de l'histoire.
Gardienne en chef du temple qu'elle est, en tant que Présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet se devait de rappeler ses troupes à l'ordre.
Pardi !
Le moment du « dépouillement final en marche » étant arrivé, elle ne souhaite pas être la seule à devoir payer l'addition, si, en lieu et place de s'entre-tuer comme cela est prévu, les gueux se révoltent comme susdit.
D'où cette phrase qu'elle se permit en clôture de sa supplique :
« La démocratie est un bien précieux et j'invite chacun à ne pas la fragiliser. »
Message qu'elle a adressé à ses collègues liquidateurs qu'il faut donc traduire par :
« Notre caisse est un bien précieux et j'invite chacun de mes complices à la vider discrètement. »
Il en est de même de la guéguerre verbale que les députés RN et NFP se livrent, pareillement dans l'hémicycle, à l'occasion des débats sur le projet de loi de finance 2025 du Gouvernement Barnier. La loi qui va décider des modalités de ce dépouillement.
Jean-Philippe Tanguy en figure de proue d'un côté, face à David Guiraud et Éric Coquerel de l'autre, écoutez tous ceux qui bafouent la confiance du peuple français, s'invectiver tels des gamins de quatre ans, à la maternelle, et qui, tous pris la main dans le pot confiture, se rejettent mutuellement la responsabilité d'un méfait auquel ils ont tous concouru, et auquel ils continuent tous de concourir. (https://youtu.be/PKP3NKAut64)
Et qui plus est, comme s'ils étaient sous l'emprise de produits stupéfiants. Une consommation de drogues « un peu » trop voyante elle aussi.
Les députés RN, ça se comprend. Marine le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale étant actuellement devant la justice, justement pour avoir tapé dans la caisse de manière vraiment trop visible, consigne a été donnée aux députés RN, de collaborer avec les collègues politiciens aux mains desquels la justice est en ce moment. Quelque part, hélas, c'est logique. Florian Philippot, ex-RN l'explique très bien dans cette vidéo.
Si tout cela n'était que chamailleries d'ego entre comparses, entre fossoyeurs de la République qui se disputent leurs parts du butin. À savoir, si les députés RN et NFP étaient de véritables opposants à un Gouvernement Barnier qu'ils taxent à juste titre d'être une insulte faite par Emmanuel Macron au résultat des urnes, comme un crachat à la face du corps électoral. Corps électoral, qui, à la majorité écrasante de 66,6 % des suffrages exprimés lors des élections législatives de juin 2024, a voté contre la poursuite du plan diabolique contre le peuple français... ce qu'Emmanuel Macron mène depuis sept ans. Si ces chamailleries puériles n'étaient pas du pipeau, les députés RN auraient voté la motion de censure que les députés NFP ont déposée il y a deux semaines à l'occasion du discours de politique générale de Michel Barnier. Et dans un second temps, députés RN et députés NFP en auraient déposé chacun une à l'occasion de l'examen du projet de loi de finance du Gouvernement Barnier. Et, troisièmement, députés RN et députés NFP auraient déjà fait tomber le Gouvernement en votant communément ces deux motions de censure.
Au contraire d'être drôles, ils sont pathétiques. À des années-lumière, question talent, des débats parlementaires enjoués d'antan.
Par exemple, si Yaël Braun-Pivet et Michel Barnier avaient eu le talent, qu'avaient en cette matière Lady Astor et Winston Churchill, ils auraient, plutôt que jouer cette supplique sans saveur mal interprétée par Yaël Braun-Pivet... et à laquelle Michel Barnier n'a rien répondu, repris à leur compte ces tirades échangées à la Chambre des Communes (l'équivalent au Parlement anglais de notre Assemblée nationale) le 13 mai 1940, lors d'un débat d'idées authentique, lui, entre ces deux personnalités politiques de convictions réellement différentes, et qui, ont fait de la politique pour servir, et non « se » servir :
NOTA : Winston Churchill a emprunté ces mots au révolutionnaire italien Giuseppe Garibaldi, qui lui les a prononcés pour la première fois à Rome, le 2 juillet 1849, devant ses « Chemises Rouges », c'est-à-dire les volontaires qui se sont engagés auprès de lui pour la libération des territoires occupés par des puissances étrangères, et pour l'unité de l'Italie.
(1) décidément, il me poursuit. Ah si ! L'ami Jean-Jacques s'était déjà invité dans mon édito précédent. On veut voir la compta.
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