“Les deux piliers de base pour réussir une vie, c’est la santé et la liberté” David Desclos
David Desclos, comédien, artiste, auteur producteur et aussi... ancien bandit, est auteur de la pièce “Écroué de rire”, coécrite et mise en scène avec le rappeur et acteur Stomy Bugsy. Dans ce “Pause”, il raconte son passé d’ex-caïd, ses passages en prison et sa prise de conscience à travers l’humour et le spectacle, qu'il met aujourd'hui à profit pour transmettre des messages “le plus subtilement possible” afin de sensibiliser les jeunes à ne pas s'écarter du droit chemin.
Tout semblait prédestiné David Desclos à une vie de bandit. “Cela ne justifie rien mais l’environnement familial, la pauvreté, un père plusieurs fois incarcéré... le caractère aussi, les amis, l’entourage... Une bonne mayonnaise était en train de se faire”, raconte-t-il. Ce comédien retrace son parcours, depuis “ses premiers vols à l’étalage vers mes 7 ou 8 ans” aux braquages de banques. “J’ai vite découvert que j’étais bon à cela. Le peu de culot, d’intelligence et de talent que j'avais, je le mettais dans le vol”. Le jeune David Desclos est ainsi peu à peu monté en grade : “Après le vol en filouterie, j’ai appris à neutraliser les systèmes d’alarme, à dévaliser des boutiques de luxe (...) avant de m’attaquer aux banques. On dévalisait sans arme ni violence à la Arsène Lupin ou Albert Spaggiari (...) La veille de Noël 1998, j’ai creusé un tunnel jusqu’au siège de la Société Générale à Caen, à Calvados. Je me suis fait avoir. Le policier dans la voiture m’a dit ‘tu n’as plus qu’à faire comme Albert Spaggiari, il a mis quatre mois pour s’évader’. Moi j’ai mis cinq minutes à m’évader”, se souvient le comédien.
La santé et la liberté, “les deux piliers de base”
Le délic, il l’a eu pendant sa cabale avec sa femme. “L’amour, la maturité, l’intelligence ont dû m'aider (...) Pendant ma cabale en Suisse, je regardais les gens qui travaillaient pour protéger leurs enfants et leurs familles. Je découvrais ce que cela signifiait, de mettre son culot, son intelligence et son talent dans l’honnêteté”, dit-il. David Desclos réalise que “les deux piliers de base pour réussir une vie, c’est la santé et la liberté. Ne rien faire qui nuit à l’une ou à l’autre”.
En prison, il exploite sa passion pour l’humour et le spectacle. “À la promenade, tout le monde me demandait de raconter mon évasion. Je trouvais dommage de ne pas dire aux jeunes détenus ce que j’ai mis 20 ans à comprendre et, sans leur faire la morale, les pousser à mettre leur culot, leur intelligence et leur talent dans l’honnêteté”. C’est à ce moment que cet artiste a décidé de faire de l’humour son fer de lance pour transmettre des messages “le plus subtilement possible” et “faire gagner du temps aux détenus”. À sa sortie, il coécrit sa pièce "Écroué de rire”, qui raconte sa vie de bandit, avec humour et dérision et “beaucoup de messages”. “C’était une chose merveilleuse. Les premiers qui achètent le spectacle, ce sont les ministères de la Justice, de l’Éducation... On joue dans les prisons, les PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse, ndlr)... Je suis convaincu de ce que je dis, car c’est du vécu. J’ai mon passé”.
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