Vaccin AstraZeneca : Une défiance légitime ?
La journée de demain (25 février) doit être le coup d'envoi de la vaccination pour les patients de 50 à 64 ans avec comorbidité. Des vaccins du laboratoire britannique AstraZeneca seront utilisés pour cette phase de vaccination. Ces vaccins utilisent la technologie dite du « virus vivant atténué ». Ils sont donc à différencier des vaccins à ARN messager (Pfizer, Moderna). Les médecins français avaient jusqu’au mercredi 17 février pour s’inscrire afin de recevoir des doses de vaccin pour leurs patients. Cependant, seulement la moitié d'entre eux entrepris cette démarche. Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’un vaccin vivant atténué ?
Les vaccins vivants atténués contiennent un agent infectieux vivant. Le pouvoir pathogène du virus (ou de la bactérie) est atténué par différents procédés de façon à ce que son administration n’entraîne pas de maladie. Cependant, on observe parfois un développement d’une forme atténuée de la maladie avec l’ensemble des symptômes qui en découlent. Ces symptômes sont souvent interprétés comme des effets indésirables. De nombreux vaccins utilisent déjà cette technique. C’est le cas des vaccins contre la rougeole, les oreillons ou encore la rubéole. Du fait de l’injection d’un virus vivant, ce type de vaccin est contre indiqué chez la femme enceinte et chez les personnes immunodéprimées.
Un rejet unanime des patients et de la communauté scientifique ?
Il semblerait qu’une grande partie des professionnels de santé montrent une réelle méfiance à l’égard du vaccin du laboratoire AstraZeneca. Cette méfiance est-elle légitime ? Actuellement, bien que l’agence du médicament (ANSM) ait relevé de nombreux effets indésirables, ces derniers se limitent à de simples symptômes pseudo-grippaux, très fréquents lors d’injections de vaccins vivants atténués. Aucun effet indésirable grave n’a été signalé. De ce fait, il ne semble pas judicieux de la part de professionnels de santé d’insister sur ce genre d’effets indésirables. L’efficacité du vaccin britannique fait également débat. Pourquoi se vacciner alors que l’efficacité de ce vaccin n’est que de 60% à 70% ? Quoi qu’il en soit, de plus en plus de patients souhaitent attendre que la quantité de vaccins Pfizer et Moderna soit suffisante pour qu’ils puissent également être vaccinés par ces vaccins plutôt que de recevoir une injection du vaccin AstraZeneca. Quand nous nous souvenons de l’accueil réservé aux vaccins à ARNm lors de leur mise sur le marché, cette prise de position peut paraître surréaliste. Elle est pourtant bien réelle chez de nombreux patients.
Marc Antognetti est pharmacien.
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