Les "Sephora Kids"cherchent de l'anti-âge à 10 ans

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France-Soir
Publié le 08 avril 2025 - 15:45
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Sephora
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DR - Unsplash
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Biberonnées par des tonnes de produits Sephora, les préadolescentes d'aujourd'hui sont nombreuses à se lancer dans des rituels beauté anti-âge. Amplifié par les réseaux sociaux, ce phénomène a créé une génération de consommatrices appelée "Sephora Kids", dont la santé est un sujet.

Dans les rayons des grandes enseignes de cosmétique : des filles de 10 à 12 ans arpentent les allées à la recherche de crèmes, sérums et sérums galbants. Ces petites consommatrices, souvent influencées par des tutos et vidéos sur TikTok, ne se contentent plus de crèmes pour peau sèche ou de simples nettoyants. Elles aspirent à des produits anti-âge, comme des adultes. « C’est un fléau », déclare une vendeuse sous anonymat dans un Sephora, soulignant que ces jeunes clientes sont de plus en plus nombreuses et que, malgré des produits non adaptés, la vente continue.

Les marques elles-mêmes, bien qu’elles n’associent pas leurs produits à un public aussi jeune, jouent sur des codes visuels qui captivent les enfants : packaging coloré, promesses de jeunesse éternelle. Les gammes de produits spécifiques, comme ceux de Byoma ou Drunk Elephant, deviennent des objets de désir pour des jeunes filles qui, pour certaines, se forment déjà un rapport pathologique à leur image. Comme l’explique la spécialiste en cosmétologie, Céline Couteau, « l’idée est de nous pousser à consommer toujours plus, de plus en plus jeune ».

Or, comme le rapporte Ouest-France, les dangers sont multiples, allant des effets chimiques néfastes des produits sur la peau fragile des jeunes filles aux risques psychologiques. « Appliquer de l’anti-âge aussi jeune n’a aucun sens, et ces produits contiennent souvent des perturbateurs endocriniens », prévient Céline Couteau. Cette pression précoce sur l’apparence physique, soulignée par la psychologue Caline Majdalani, engendre des troubles de l’image corporelle et de graves conséquences psychiques. De l’anxiété à la dysmorphophobie, les effets sont dévastateurs. En dépit de la réglementation européenne sur la cosmétiques, l’exploitation de cette jeunesse consommatrice ne semble pas prête à ralentir.

Alors, à qui incombe la responsabilité de protéger les jeunes générations des dérives du marché de la beauté ? Les parents et la société doivent repenser leur rapport à l’apparence et enseigner aux plus jeunes à discerner les pressions commerciales. Il faut rétablir un équilibre entre beauté et santé.

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