Nice : amputé des jambes et des doigts après un contrôle de la prostate
Après un examen de la prostate en 2016 un habitant de Nice, Sassi Ayeb, a dû être amputé des doigts et des jambes. Les médecins ont rapidement découvert qu'il était porteur d'une bactérie dangereuse et à l'origine des maladies nosocomiales. Jeudi 24, il a témoigné de l'enfer qu'il a vécu.
L'affaire n'en fini pas pour Sassi Ayeb. La vie de cet homme qui a aujourd'hui 57 ans a basculé en novembre 2016. Ce 21 novembre, l'homme habitant à Nice s'est rendu à la clinique Saint-Antoine pour un contrôle bénin de la prostate.
Trois jours après ce simple examen, le quinquagénaire a été pris d'une très forte fièvre. Son état étant inquiétant, il s'est rendu à l'Archet 2 où il a été hospitalisé.
Là, les médecins ont rapidement décelé qu'il avait contracté une bactérie particulièrement féroce: la klebsiella pneumoniae, à l'origine de maladies nosocomiales et multirésistante aux antibiotiques.
Malgré un an rythmé par les opérations vaines et les hospitalisations, la santé de Sassi Ayeb ne s'est pas améliorée. Les équipes soignantes ont alors dû prendre la lourde décision de l'amputer de ses jambes et de quatre doigts de la main droite.
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"Chaque minute, chaque seconde, je sens mes pieds comme s’ils étaient toujours là et puis je me souviens que je ne les ai plus. Je ne dors plus, je ne respire presque plus…", a expliqué cet ancien conducteur de travaux aujourd'hui sans ressources et sans toit à Nice-Matin jeudi 24. Il vit aujourd'hui avec des prothèses.
En octobre dernier, avec son avocat maître Pierre Chami, il a décidé d'assigner en référé la clinique Saint-Antoine, où selon lui il a contracté la bactérie.
Le tribunal de grand instance de Nice a rendu son ordonnance le 10 janvier dernier et condamné cette clinique, située non loin de la gare de Nice, à verser 57.000 euros à son ancien patient.
"La clinique Saint-Antoine traîne des pieds pour payer. Tout le monde se renvoie la balle", s'est indigné l'avocat qui a pourtant précisé que cette ordonnance devait "être exécutée immédiatement".
Maître Pierre Chami a donc "saisi les comptes de l’établissement. Mais pour que l’argent soit débloqué, il faut que le responsable de la clinique me signe un document. Qu’il ne signe pas".
De son côté, l'établissement a assuré qu'il ne faisait "rien pour retarder" ce versement. La somme serait même "sur le point de lui (Sassi Ayeb) être réglée".
"On se joue de nous c’est inhumain! Ils ne se rendent pas compte de l’urgence. Chaque jour compte: il faut que mon client mange, il faut aussi qu’il puisse payer un expert pour la suite de la procédure. Sans délai!", a quant à lui lâché l'avocat, face à l'urgence de la situation de son client.
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