France-Allemagne : les Bleus face à leur destin

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 juillet 2016 - 18:43
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Paul Pogba Blaise Mautidi et Thomas Muller lors de France Allemagne le 13 novembre 2015.
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©Miguel Medina/AFP
Paul Pogba, Blaise Matuidi et leurs partenaires devront faire barrage aux espoirs des champions du monde.
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L'Equipe de France va tenter d'arracher sa place en finale de l'Euro jeudi, face aux Allemands champions du monde en titre. La rencontre entre les deux sélections à Marseille promet d'être chaude, au propre comme au figuré.

Trente degrés sur le terrain et 90, voire 120 minutes pour monter au zénith du foot européen: l'Allemagne et la France s'affrontent ce jeudi 7 à 21h à Marseille en demi-finales de l'Euro et le vainqueur rejoindra en finale le Portugal de Cristiano Ronaldo. Quinze mille supporters allemands sont attendus à Marseille pour ce classique qui opposera les deux meilleurs ennemis du foot européen, sous une température étouffante.

Bars pavoisés, fans aux couleurs de leur équipe et retardataires à la recherche de billets: Français et Allemands ont commencé à affluer sur le Vieux-Port en milieu de journée, dans une ambiance bon enfant.

Parmi eux, Konny et Specki, deux supporters allemands qui vont assister à leur 3e match de la Nationalmannschaft. Leur pronostic? 2-0 pour l'Allemagne: "Rendez-vous en finale!"

A 500 km de là, des supporters français très particuliers voient les choses d'un autre œil. "Allez, 3-1 pour la France", lâche le cycliste Romain Bardet, avant le départ de la 6e étape du Tour de France dans le Cantal. Son compatriote et leader de l'équipe FDJ, Thibaut Pinot -un fan de foot- est d'accord: "Je vois une victoire facile".

L'équipe Giant, elle, sera déchirée. En son sein, deux Allemands, Simon Geschke et John Degenkolb, et un Français, Warren Barguil. "Peut-être qu'on regardera le match ensemble", sourit Geschke.

La presse allemande est confiante. "La vie en raus" ("dehors" en allemand), titre le quotidien populaire Bild, en français dans le texte. Le sérieux quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) opte pour la métaphore culinaire: il affiche en Une une photo de cuisses de grenouilles.

Dans la presse française, la tonalité est plus solennelle: "Jour de gloire" pour le quotidien sportif L'Equipe, "Le grand soir" pour Aujourd'hui en France/Le Parisien.

Une différence de ton révélatrice du complexe d'infériorité français face au rival allemand: la France a été éliminée par l'Allemagne successivement aux Mondiaux 82, 86 (demi-finales) puis 2014 (quarts). Il y a deux ans, ce match avait matérialisé le gouffre entre les deux équipes.

"La France est un peu plus forte" aujourd'hui, assure le sélectionneur allemand Joachim Löw. En rappelant dans la foulée que la Mannschaft "sera l'adversaire le plus difficile pour elle jusqu'ici" dans cet Euro (Roumanie, Albanie, Suisse au premier tour, Eire en huitièmes puis Islande en quarts). "On a une nouvelle page à écrire", réplique son homologue français Didier Deschamps.

La France espère rééditer à domicile ses sacres de 1984 (Euro) et de 1998 (Mondial). Cette année-là, Deschamps était le capitaine des Bleus.

La tâche sera toutefois immense pour une équipe amputée de cinq titulaires de 2014 (Varane, Sakho, Debuchy, Valbuena, Benzema). L'Allemagne, lancée dans la quête d'un doublé Coupe du monde-Euro, n'a pas été étincelante mais a affiché une solidité et une cohésion impressionnantes.

Elle sera privée d'éléments majeurs (Hummels suspendu, Gomez et Khedira forfaits) après sa qualification contre l'Italie au terme d'une séance de tirs au but irrespirable (1-1, 6 t.a.b à 5). Mais ce groupe a suffisamment de ressources pour briser les espoirs du pays-hôte, à l'image du buteur Thomas Müller, muet pour l'instant mais capable de se réveiller à tout moment.

L'emblématique Bastian Schweinsteiger, un temps incertain à cause d'un genou, sera non seulement disponible mais aussi titulaire, pour la première fois dans cet Euro. "Je ne pense pas qu'on soit favori parce qu'on ne joue pas que contre l'équipe de France mais contre tout un pays", a affirmé Löw.

De fait, au fur et à mesure de l'avancée du tournoi, les Bleus bénéficient d'un soutien populaire grandissant. "Cette équipe est aimée par les supporters parce qu'elle ne laisse pas insensible. On ne fait pas tout bien mais on va au bout des choses", a analysé Deschamps après la victoire contre l'Islande (5-2) en quarts.

Outre ce 12e homme qu'est le public, les Bleus vont miser sur leur impressionnant trio offensif: Antoine Griezmann, meilleur buteur de l'Euro avec quatre réalisations, Olivier Giroud et Dimitri Payet (3 chacun). Ils attendent également beaucoup de leur pépite Paul Pogba. Le vainqueur retrouvera en finale le Portugal de Cristiano Ronaldo, dimanche au Stade de France.

Douze ans après une défaite traumatisante contre la Grèce en finale de l'Euro-2004 organisé chez eux (1-0), la star du Real Madrid et sa sélection veulent prendre leur revanche. Certes, leur jeu ne fait pas rêver, mais Ronaldo s'en moque: "Nous sommes une vraie équipe, unie, solidaire, c'est de cette façon que nous sommes arrivés là".

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