Tsahal multiplie les opérations à Gaza où elle commet un “génocide” selon Amnesty, le cessez-le-feu au Liban vacille après moult violations

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France-Soir
Publié le 06 décembre 2024 - 10:00
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Eyad BABA / AFP
Eyad BABA / AFP

Tandis que le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël au Liban vacille, mis à rude épreuve par de nombreuses frappes israéliennes, Tsahal intensifie ses opérations dans la bande de Gaza. Tout en maintenant la pression au nord, théâtre de plusieurs centaines de morts et de destructions massives depuis début octobre dernier, l’armée israélienne a mené une nouvelle incursion dans le sud de l'enclave palestinienne, faisant des dizaines de morts rien que dans la journée de mercredi. Amnesty International accuse à son tour Tel Aviv de génocide, tandis que l’Assemblée générale de l’ONU plaide pour la création d’un Etat palestinien. Donald Trump envoie déjà un émissaire pour trouver un accord menant à la libération des otages, promettant un “terrible prix à payer” si ces derniers ne sont pas libérés avant son investiture. 

Opérations israéliennes au nord et au sud de Gaza 

Mercredi, des chars israéliens ont pénétré dans la partie nord de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, au lendemain de nouveaux ordres d’évacuation. La Défense civile a fait état de 20 morts après une frappe ciblant des tentes de déplacées sur le camp d’al-Mawassi. Israël affirme avoir visé des responsables du Hamas. Cinq enfants figurent parmi les victimes et le nombre de blessés s’élève à des dizaines.  

L'armée israélienne a indiqué avoir mené une frappe "précise pour cibler des responsables du Hamas qui étaient impliqués dans des activités terroristes dans la zone humanitaire de Khan Younès". 

Au centre de Gaza, des médecins ont déclaré que 11 personnes, dont six enfants et un infirmier, ont été tuées dans trois frappes aériennes. Cinq des personnes tuées faisaient la queue devant une boulangerie, explique-t-on. A Rafah, toujours au sud, près de la frontière avec l’Egypte, des tirs de chars ont fait neuf morts parmi les Palestiniens.  

Tout au nord, où Tsahal mène depuis début octobre des opérations terrestres ayant fait plus de 1 400 morts, des tirs ont ciblé, pour le cinquième jour consécutif, l’hôpital Kamal Adouane de Beit Lahia. A Jabalia et Beit Hanoun, des dizaines de maisons ont été bombardées.  

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé hier, 05 novembre, un nouveau bilan de 44 580 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an. Au moins 48 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, explique-t-on, et près de 300 en une semaine. 105.739 personnes avaient été blessées.  

Amnesty dénonce un génocide, Trump veut la libération des otages 

Ces opérations israéliennes et ses immenses dégâts, aussi bien humains que matériels, valent à Tel Aviv de nouvelles accusations de génocide à Gaza. Cette fois-ci, il s’agit d’un rapport de 300 pages publié jeudi par l’organisation de défense des droits humains, Amnesty International, qui dit s’appuyer sur les critères de la Convention des Nations unies et des éléments récoltés sur le terrain tels que des “déclarations génocidaires”, des images satellites et des recherches auprès des Gazaouis. 

Israël a vite rejeté ce rapport “fabriqué de toutes pièces”, estimant “respecter le droit international à se défendre”. Cette nouvelle accusation vient s’ajouter à celles de plusieurs autres ONG, de plusieurs États et du personnel de certaines agences onusiennes. 

Lundi dernier, le président élu des États-Unis, Donald Trump, a averti contre une réaction “terrible” si les otages encore retenus n’étaient pas libérés avant son investiture. “Si les otages ne sont pas libérés avant le 20 janvier (...), le prix à payer sera terrible au Moyen-Orient et pour les responsables qui ont perpétré ces atrocités contre l'humanité”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. 

Reuters rapporte que le futur émissaire de Donald Trump pour le Proche-Orient s'est déjà rendu au Qatar et en Israël avec l'objectif d'obtenir un accord sur une trêve à Gaza en échange de la libération des otages israéliens du Hamas avant l'arrivée du président républicain à la Maison blanche le 20 janvier. 

Une conférence pour la Création d’un État palestinien en juin 

Mardi, l’Assemblée générale de l’Onu a plaidé pour la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et la création d’un État palestinien. Elle convoque pour juin une conférence internationale visant à faire avancer la solution à deux États.  

Cette conférence sera coprésidée par Emmanuel Macron et le dirigeant saoudien Mohammed Ben Salmane. "On a décidé de co-présider pour juin prochain (...) une conférence pour les deux États avec l'idée que dans les prochains mois ensemble on multiplie et on fédère nos initiatives diplomatiques pour emmener tout le monde sur ce chemin", a-t-il déclaré à la presse. 

Interrogé sur une reconnaissance d'un État palestinien par la France, Emmanuel Macron a réitéré qu'il avait la "volonté de le faire" mais "au moment utile, où ça déclenche des mouvements réciproques de reconnaissance". 

Au Liban, où un cessez-le-feu est entré en vigueur la semaine dernière, les accusations de violations de l’accord viennent s’ajouter aux échanges de roquettes. Israël a annoncé avoir mené des bombardements sur plusieurs dizaines de cibles du Hezbollah au Liban. Le Hezbollah réagissait lundi, pour la première fois depuis l’accord de cessez-le-feu, par une attaque contre une position israélienne.  

L’ancien ministre et actuel député du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan, a assuré dans un entretien au média russe Sputnik que la “Résistance ne souhaite pas un effondrement du cessez-le-feu”. Le mouvement libanais est accusé de profiter de cette trêve “pour se reconstruire”. 

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