Le parti de Shinzô Abe conforté au Japon, une réforme de la Constitution est en vue

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Damien Durand
Publié le 11 juillet 2016 - 16:34
Mis à jour le 12 juillet 2016 - 13:52
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Shinzo Abe.
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Après quatre ans aux manettes, Shinzô Abe ne semble pas souffrir, dans les urnes du moins, de l'usure du pouvoir.
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Le Parti libéral-démocrate japonais du Premier ministre conservateur Shinzô Abe a largement remporté les élections sénatoriales organisées dimanche 10 juillet. Le chef du gouvernement possède maintenant la base parlementaire pour remettre en cause la Constitution pacifiste du pays.

Certains l’annonçaient en situation d’usure du pouvoir après quatre ans au poste de Premier ministre. D’autres que l’abaissement du droit de vote à 18 au Japon (l’âge légal était jusque-là de 20 ans) pourrait lui porter un coup dur. Il n’en a rien été. Dimanche 10, le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzô Abe a triomphalement remporté les élections de la Chambre haute du Parlement japonais, l’équivalent du Sénat français (exception faite que les sénateurs nippons sont élus au suffrage universel direct). La moitié des 242 sièges étaient en jeu lors du scrutin. La coalition entre le PLD et son allié le Nouveau Parti Kômei (conservateur, inspiré d’une branche du bouddhisme) détient maintenant 146 sièges contre 135 avant le vote. Si l’on rajoute quelques élus membres de partis proches du PLD, Shinzô Abe peut espérer atteindre le seuil de 162 sénateurs, soit les deux tiers de la chambre, ce qui lui permettrait d’enclencher la réforme constitutionnelle auquel le Premier ministre est attaché.

Shinzô Abe souhaite en effet revoir la dimension pacifiste de la Constitution remise en cause. Elle indique en effet que "le Japon renonce à jamais à la guerre", ce qui empêche l’armée japonaise, uniquement dédiée à la défense du pays, de s’engager à l’étranger dans le cadre d’une coalition internationale par exemple. Pour revenir sur cet article, ou sur n'importe quel autre d'ailleurs, Shinzô Abe doit avoir l'aval des citoyens par référendum. Or la législation japonaise limite au maximum les possibilités de référendum: il faut, pour en organiser un, l’accord de deux tiers des élus des deux chambres constitutant le parlement japonais. Shinzô Abe l’avait dans la Chambre basse, il l’aura maintenant a priori dans la chambre haute.

En face, le principal parti d’opposition, le Parti démocrate progressiste (centre gauche), ne parvient pas à redresser la tête après trois années (2009-2012) au commande du pays du Parti démocrate du Japon, son ancêtre. Son passage au pouvoir, considéré comme vide de toute réforme d’ampleur, en plus d’inclure la séquence très difficile de Fukushima, continue de plomber ce parti, défendant la Constitution pacifiste, qui recule dans une élection pourtant favorable à l’opposition. Seul motif de réjouissance pour les opposants à Abe, la défaite à Okinawa d'Aiko Shimajirila ministre chargée des affaires de ce petit archipel méridional où sont basés 25.000 militaires américains.

Malgré l’enjeu considérable du scrutin, qui va bien au-delà de l’élection de sénateurs, le vote n’a pas déplacé les foules, même en rajoutant les 2,4 millions d’électeurs supplémentaires issus de l’abaissement de l’âge de a majorité civique, le taux de participation n’a en effet été que de 53,66%.

 

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