Gaza toujours bombardée et théâtre d’affrontements entre Tsahal et le Hamas, escalade à la frontière libanaise et craintes d’une expansion “apocalyptique” du conflit dans la région

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France-Soir
Publié le 28 juin 2024 - 10:30
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Taleb / AFP
Gaza toujours bombardée et théâtre d’affrontements entre Tsahal et le Hamas, escalade à la frontière libanaise et craintes d’une expansion “apocalyptique” du conflit dans la région
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La situation se corse à la frontière libanaise, les combats enragés à Gaza ne baissent pas d’intensité. L’armée israélienne poursuit ses bombardements sur l’enclave palestinienne tout en répliquant aux attaques du Hezbollah libanais. Yoav Gallant, ministre de la Défense israélien, affirme que son pays “ne veut pas” d’une guerre sur ce front mais rappelle la capacité de Tsahal à “infliger d’énormes dégâts” à cette organisation. La France et les États-Unis expriment leurs inquiétudes tandis que les Nations Unies, craignent une extension “potentiellement apocalyptique”, et alertent toujours plus sur la situation humanitaire “catastrophique” dans laquelle vivent les populations civiles, en proie à la famine et à un manque d’eau.  

Affrontements à Rafah, famine et soif à Gaza 

Tel Aviv menait toujours cette semaine des frappes aériennes dans la bande de Gaza. Au nord du territoire palestinien, la protection civile locale a fait état mercredi 26 juin de quatre morts dans un bombardement, trois enfants et une femme. Au centre, des tirs d’artillerie lourde et de chars ont été rapportés tandis qu’à Rafah, où Tsahal mène une opération terrestre depuis le début mai dernier, des combattants du Hamas et des soldats de l’armée israélienne se sont affrontés. 

Dans cette ville du sud, frontalière avec l’Egypte, la défense civile gazaouie a annoncé avoir récupéré les corps de quinze combattants du Hamas. De son côté, Israël affirme que ses troupes sont sur le point de démanteler les brigades militaires du Hamas, confirmant par la même occasion le maintien du "contrôle total" sur le corridor Philadelphie, une zone tampon le long de la frontière entre Gaza et l'Égypte. Tel Aviv soupçonne l’existence de tunnels que le Hamas utiliserait pour faire passer en contrebande des armes et d'autres marchandises.  

Le ministère gazaoui de la Santé a annoncé jeudi 26 juin un nouveau bilan de 37 765 morts depuis le début de la guerre avec Israël, il y a plus de huit mois. Le nombre de blessés s’élève à 86 429 personnes. Lors des dernières 24 heures, la même source fait état d’au moins 47 morts.  

La situation est également dramatique sur le plan humanitaire, puisqu'un demi-million personnes souffrent d’une manière “catastrophique” de famine, selon un rapport publié mardi par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se fondent les agences de l’ONU. Les dernières aides acheminées vers Gaza ne sont que partiellement distribuées selon Washington et les populations locales manquent aussi bien de nourriture que d’eau. “Je n’ai jamais vu un environnement aussi difficile ou complexe” pour les humanitaires, a déclaré Doug Stropes, de l’USaid, l’agence américaine pour le développement international. 

Des agences de l’ONU ont tiré le signal d’alarme sur le sort des enfants pendant ce conflit. Chaque jour, dix personnes de bas âges perdent une jambe ou deux. “En gros, nous avons tous les jours 10 enfants qui perdent une ou deux jambes en moyenne. Dix par jour, ça veut dire environ 2000 enfants après plus de 260 jours de cette guerre brutale”, a insisté Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). En outre, “jusqu’à 21 000 enfants sont portés disparus” à Gaza, soit ensevelis sous les décombres, soit faits prisonniers, soit enterrés dans des tombes anonymes, poursuit-il.  

L’escalade à la frontière libanaise 

Dimanche dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé une nouvelle phase d’opérations militaires israéliennes sur Gaza. Il a évoqué des “bombardements ciblés”, une réduction du nombre de troupes au sol et le contrôle de ce corridor à la frontière égyptienne.  

Est-ce une tactique pour concentrer plus de forces à la frontière libanaise ? L’annonce de cette phase intervient au moment où l’escalade avec le Hezbollah, appréhendée depuis des semaines, se concrétise. Israël répliquait cette semaine à des tirs de missiles depuis le Liban, les affrontements suscitent l’inquiétude.  

Le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a averti mercredi contre une propagation au Liban de la guerre livrée par Israël dans la bande de Gaza. Cette expansion serait "potentiellement apocalyptique". “Je vois cela comme l'étincelle qui mettra le feu aux poudres... C'est potentiellement apocalyptique", met en garde le responsable onusien. De son avis, étendre le conflit au Liban revient à impliquer la Syrie et les autres territoires de la région.  

Un avis partagé par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. “Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient". Paris s’est de son côté dit “extrêmement préoccupé par la gravité de la situation au Liban”, appelant “toutes les parties à la plus grande retenue”. La France demande “la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies” (adoptée en 2006, au cours de la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban, NDLR), et rappelle son “engagement à prévenir tout risque d’escalade sur la Ligne bleue et promouvoir une solution diplomatique”.  

Tel Aviv affirme ne “pas vouloir d’une guerre” contre le Hezbollah mais insiste sur la capacité de son armée à “infliger d’énormes dégâts”. "Nous ne voulons pas de guerre, mais nous nous préparons à tout scénario". "Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d'énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée", a-t-il ajouté. 

La priorité du gouvernement Netanyahou reste visiblement le Hamas et le Premier ministre a rappelé cette semaine la “détermination” de son pays “à poursuivre la guerre après une pause, afin d'atteindre l'objectif d'éliminer” l’organisation palestinienne. “Je ne suis pas prêt à renoncer à cet objectif", affirme-t-il, après avoir ouvert la porte à un accord partiel comportant la libération des quelque 120 otages toujours détenus. Les négociations sont à nouveau au point mort. 

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