Corée du Nord : la Russie impose la fin du système onusien de surveillance des sanctions pour la Corée du nord
La Russie a bloqué jeudi le renouvellement à l'ONU du mandat des experts surveillant l'application des sanctions contre la Corée du Nord, un veto dénoncé par la majorité des membres du Conseil de sécurité inquiets du développement du programme nucléaire de Pyongyang.
La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité liées en particulier à son programme nucléaire, sanctions renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017.
Depuis 2019, la Russie et la Chine tentent en vain de convaincre le Conseil d'alléger ces sanctions qui n'ont pas de date de fin.
Dans ce contexte, la Russie a mis son veto jeudi à une résolution devant prolonger d'un an le comité d'experts chargé de surveiller ces sanctions, dont les rapports font référence en la matière.
"Le comité continue de concentrer son travail sur des questions sans intérêt qui ne sont pas à la mesure des problèmes auxquels fait face la péninsule", a commenté l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia.
Ainsi, "la Russie a demandé au Conseil d'adopter une décision pour mener une évaluation ouverte et honnête des sanctions", a-t-il expliqué. "S'il y avait un accord pour un renouvellement annuel des sanctions, le mandat du comité d'experts aurait un sens", a-t-il insisté, dénonçant le refus des Etats-Unis et de leurs alliés d'avoir accepté cette modification.
Dans son dernier rapport daté de début mars, le comité d'experts soulignait une nouvelle fois que la Corée du Nord continuait de "bafouer les sanctions du Conseil de sécurité", notamment en développant son programme nucléaire, en lançant des missiles balistiques, en violant les sanctions maritimes et les limites d'importations de pétrole.
Il indiquait d'autre part avoir commencé à enquêter sur "des informations venant des Etats membres sur la fourniture par la Corée du Nord d'armes conventionnelles et de munitions" à d'autres Etats en violation des sanctions, en particulier vers la Russie pour sa guerre en Ukraine.
"Ce veto n'est pas un signe de l'inquiétude pour la population nord-coréenne ou pour l'efficacité des sanctions. Cela concerne la Russie, obtenant la liberté de violer les sanctions en quête d'armes pour les utiliser contre l'Ukraine", a dénoncé l'ambassadrice britannique Barbara Woodward.
"Au regard des tentatives répétées (de la Corée du Nord) de saper la paix et la sécurité internationale, le travail du comité est plus important que jamais", avaient insisté juste avant le vote dans une déclaration commune dix membres du Conseil (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Corée du Sud, le Japon, Malte, Sierra Leone, Slovénie, Equateur, Suisse).
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