Radouane Lakdim, de petit délinquant à "soldat" de l'EI

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Par Mehdi CHERIFIA - Paris (AFP)
Publié le 23 mars 2018 - 22:05
Mis à jour le 24 mars 2018 - 10:25
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Radouane Lakdim, sur un document non daté et non situé obtenu le 23 mars 2018
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© Handout / -/AFP
Radouane Lakdim, sur un document non daté et non situé obtenu le 23 mars 2018
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Radouane Lakdim, 25 ans, qui a tué trois personnes vendredi dans l'Aude avant d'être abattu, avait un passé de petit délinquant un temps surveillé pour des soupçons de radicalisation, avant de passer à l'acte en "soldat" du groupe État islamique.

"C'était un gamin sans histoires, une famille simple sans histoires. Il avait la barbe et était sans emploi", a raconté à l'AFP un de ses voisins, sous couvert d'anonymat.

Ce Français d'origine marocaine vivait avec sa famille dans la cité Ozanam, un quartier populaire situé à quelques centaines de mètres de la cité de Carcassonne et tout proche de la caserne CRS.

Né le 11 avril 1992 à Taza au Maroc, Radouane Lakdim a crié "Allah Akbar" et s'est présenté en "soldat" de l'EI en entrant dans le supermarché de Trèbes, près de Carcassonne. L'organisation jihadiste a revendiqué son action via son agence de propagande Amaq.

Durant la prise d'otages, il a téléphoné à sa mère, laquelle a appelé ses sœurs, qui se sont alors rendues sur les lieux, d'après une source proche de l'enquête.

- "Aucun signe précurseur" -

Selon le procureur de la République de Paris, François Molins, l'assaillant avait été fiché "S" depuis 2014 (pour "sûreté de l’État") en raison de liens "avec la mouvance salafiste".

"En 2016 puis en 2017, il faisait l'objet d'un suivi effectif des services de renseignements, suivi qui n'avait permis de mettre en évidence aucun signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste", a indiqué M. Molins lors d'une conférence de presse au Tribunal de grande instance de Carcassonne.

Il a fait valoir qu'aucun élément ne pouvait à ce stade laisser penser que le suspect avait eu l'intention de se rendre en Syrie.

"Il était connu pour des faits de petite délinquance et nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, avant d'ajouter qu'il avait agi "seul".

Radouane Lakdim, décédé après l'assaut des forces d'élite dans le magasin Super U, avait jusqu'alors eu affaire à la justice pour des faits de droit commun uniquement.

Il avait été condamné une première fois à Carcassonne le 29 mai 2011 à une peine d'un mois d'emprisonnement avec sursis pour port d'arme prohibé.

Il avait été à nouveau condamné le 6 mars 2015 à un mois de prison pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer. Il avait exécuté cette peine en août 2016 à la maison d'arrêt de Carcassonne, a détaillé le procureur de la République de Paris.

Ce dernier a indiqué qu'une proche de l'assaillant, "qui partageait sa vie", a été placée en garde à vue vendredi soir pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle".

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