Une quatrième dose de vaccin annoncée sans aucune étude achevée
L’épidémie de SARS-CoV-2 repart en Chine et en l’Europe de l’Ouest. Face à l’émergence du sous-variant d’Omicron BA.2, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l’ouverture de la quatrième dose de vaccins pour les personnes de 80 ans et plus.
Un sous-variant d’Omicron moins dangereux
Le Premier ministre et le ministre de la Santé ont annoncé la possibilité d’un rebond de l’épidémie en France. Sans surprise, la levée du passe vaccinal le 14 mars n’empêche pas le gouvernement de poursuivre la campagne de vaccination.
Lire aussi : 14 mars : fin du passe vaccinal et du masque... Mais pas partout, et pas pour toujours?
Dans un entretien exclusif au Parisien, Jean Castex a annoncé l’ouverture de la quatrième dose pour les personnes de 80 ans et plus ainsi que pour les personnes immunodéprimées dès lundi 14 mars. Ce second rappel est destiné aux personnes « ayant reçu leur dose de rappel depuis au moins trois mois ». L’objectif annoncé : mieux protéger les personnes les plus fragiles « confrontées à une perte progressive de leur immunité », selon le Premier ministre.
L’absence d’étude clinique sur la quatrième dose
« Je ne comprends pas trop, la France va commencer à administrer une 4ᵉ dose de vaccin aux plus de 80 ans alors que, je cite, les études sur la 4ᵉ dose de rappel et sur l’injection spécifique à l’omicron sont toujours en cours », s'interroge Christine Cotton, biostatisticienne et auteur d'un rapport d’expertise méthodologique dans lequel elle a dénoncé les nombreux biais et les informations toujours manquantes.
Point clair sur la 4 eme dose par notre conseillère en biostat pic.twitter.com/i3pGn7Evuv
— VERITY France (@verity_france) March 13, 2022
« Pfizer soumettra bientôt aux régulateurs américains des données sur une quatrième dose de son vaccin Covid-19 », a déclaré le président-directeur général Albert Bourla.
Il a expliqué avoir examiné les nouvelles données des diverses études sur son vaccin contre le Covid. Une étude sur la quatrième dose du vaccin actuellement disponible et une étude sur un nouveau vaccin censé protéger contre plusieurs variants de coronavirus.
« Les résultats semblent encourageants », a déclaré M. Bourla lors d'une interview accordée à l'émission "Balance of Power With David Westin" de Bloomberg Television, précisant que Pfizer doit encore recueillir davantage d'informations.
Monsieur Bourla prévoit que Pfizer présentera à la Food and Drug Administration américaine, soit ce mois-ci, soit au début du mois d'avril, les données relatives à une quatrième dose qui pourrait contribuer à restaurer l'immunité, ainsi que les résultats d'une étude portant sur une version qui cible spécifiquement le variant Omicron. Les injections ont été développées en collaboration avec BioNTech SE, basée en Allemagne.
Une quatrième dose aux succès contestés expérimentée dans plusieurs pays
Face à la progression du variant Omicron, certains pays ont fait le choix de répondre très rapidement en décidant d’administrer une quatrième dose. Ce fut le cas d’Israël, qui a décidé le 21 décembre d’une quatrième dose pour les plus de 60 ans, pour les personnes atteintes de comorbidités et pour les soignants.
Quelques jours après le début de cette campagne et alors qu’une étude laissait entendre une efficacité décevante face au nouveau variant, les plus hautes autorités scientifiques du pays, dont le professeur Cyrille Cohen, reconnaissait que le vaccin fonctionnait très mal sur le variant Omicron. Dans une lettre au vitriol, le professeur Ehud Qimron n’hésitait pas à parler d’échec de cette politique vaccinale.
Voir aussi : Il est temps d'admettre votre échec"": le Pr Ehud Qimron charge les autorités israéliennes
L’émergence de nouveaux variants, de sous-variants et l’augmentation du nombre de cas dans de très nombreux pays qui ont fortement vacciné soulèvent de plus en plus de questionnements concernant l’usage et l’efficacité des vaccins, tandis que de nombreux scientifiques dénoncent des rappels vaccinaux élaborés à partir d'une protéine Spike obsolète (car issue de la souche sauvage de Wuhan disparue depuis bientôt deux ans) qui pourrait agir de manière inverse à ce qui est attendu. En effet, les personnes infectées par ces nouveaux variants développeraient potentiellement des formes plus sévères ou létales de la maladie, notamment depuis que les épitopes facilitants ont été mis en évidence.
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