Krach financier en vue  ?

Auteur(s)
Caroline Porteu, Xavier Azalbert
Publié le 29 mars 2024 - 16:15
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Finances privées : qu’est-ce qui se passe ? qu’est ce qui nous attend ?
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Finances privées : qu’est-ce qui se passe ? qu’est ce qui nous attend ? 

L’objet de cet article n’est pas de parler des finances publiques qui n’ont jamais été aussi mal gérées par un gouvernement, mais bien des finances privées, celles des Français.  

Vous n’êtes probablement pas sans savoir que le gouvernement Macron a décidé de détourner les dépôts dont le livret A avant d’en changer la destination, afin d’aider l’Ukraine, qui n’est ni dans l’Union européenne ni dans l’OTAN. Les dépôts des livrets A étaient contractuellement destinés à aider le financement de la construction de logements sociaux, pour combler la carence en logements en France.  

Sur le site du ministère de l’Économie et des finances, on peut lire qu’ « Historiquement, le livret A finance le logement social - et depuis peu, en plus, le renouvellement urbain. En pratique, la Caisse des dépôts et consignations utilise la ressource du livret A pour prêter de l’argent aux organismes du logement social : offices publics d'aménagement et de construction (OPAC), offices publics de l'habitat (OPH), entreprises sociales pour l’habitat (ESH). Les prêts sont indexés sur le taux du livret A, à des taux privilégiés. Par exemple : un taux de prêt de 2,67 % correspondra au taux du livret A (2 %) + 0,67 % (taux préférentiel). » 

Le changement de destination s’est fait sans aucune consultation préalable. Ce détournement est donc destiné à aider un pays en guerre, pays qui de surcroît vient d’être officiellement reconnu comme ayant saboté le pipeline NordStream. Ce qui a contribué à une augmentation significative du prix de l’énergie en Europe et plus particulièrement en France, entrainant par la même, la faillite de nombreuses entreprises et la précarisation accrue des français. 

Le tsunami de la crise Chypriote n’a pas atteint les rives françaises, cependant les banques chypriotes ont bien fait faillite et les dépôts des clients se sont bel et bien évaporés en laissant plus d’une personne ruinée. Ce tsunami prend son origine dans l’accusation portée par le FMI et de l’Allemagne qui considéraient que les banques Chypriotes donnaient un asile fiscal aux avoirs russes et ainsi qu’à ceux cherchant à contourner la fiscalité dans un paradis fiscal.  

Cette crise, ainsi que la dégradation faite par les agences de notation américaines, a entrainé un effet domino en Grèce qui s’est soudainement retrouvée sous la tutelle du FMI et de l’UE avec les conséquences suivantes :  

  • Retraites et pensions d’invalidité divisées par deux  
  • Suppression de la pension de réversion  
  • Impôt sur le revenu augmenté de 1/3 pour les classes moyennes et inférieures 
  • Augmentation de la TVA  
  • Suppression des primes de fin d’année (13ème mois) 
  • Réduction des salaires de 25% 
  • Déréglementation des contrats de travail  
  • Chômage est monté à 20% et le chômage des jeunes à 40%  
  • Confiscation de 20% des propriétés immobilières des Athéniens dans l’incapacité de payer  
  • Vente pour 60 Milliards de biens publics, y compris des plages du domaine public  

Pas plus tard que la semaine dernière, des pays membre des BRICS ont fait une déclaration qui pourrait provoquer un véritable krach financier : « si les avoirs russes gelés sont transférés en Ukraine, l'argent arabe et chinois sera retiré du système bancaire de l'UE » prévient le politologue Bondarenko. 

Ce plan de transfert des avoirs russes en Ukraine a été annoncé par Ursula Von der Leyen et Emmanuel Macron la semaine dernière. 

Réalisent-ils, qu’en ce faisant, ils prennent le risque de provoquer la déstabilisation du système financier, qui repose sur un équilibre assez instable, de par la structure de notre endettement et ceci malgré un taux de prélèvements records ?  La faillite des institutions financières européennes, dont les banques, serait-elle en vue ?  

Dans le scénario cataclysmique d’un tel krach, les législations européennes s’appliqueront immédiatement : « Le 18 janvier 2017 est entré en application le règlement (UE) n° 655/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 portant création d’une procédure d’ordonnance européenne de saisie conservatoire des comptes bancaires (JOUE L 189, 27 juin 2014, p. 59). Cette procédure – qui ne s’applique que dans les « litiges transfrontières » (règl. [UE] n° 655/2014, art. 3, § 1er) – a pour objet d’empêcher que le recouvrement ultérieur de la créance du demandeur « ne soit mis en péril par le transfert ou le retrait de fonds » détenus par ou pour le compte du (présumé) débiteur sur un compte bancaire tenu dans un État membre, jusqu’à concurrence du montant précisé par l’ordonnance de saisie (règl. [UE] n° 655/2014, art. 1er, § 1er).“ 

Parallèlement, rappelons que l’UE (Union européenne) a voté l’identité numérique applicable à tous les citoyens Européens fin 2023 et que la France a la volonté d’associer la Carte vitale à la pièce d’identité. La carte vitale donnant également par définition accès aux comptes bancaires des assurés sociaux 

La jonction de tous les comptes en banque est même effective depuis deux ans (Sapin 2): « Le support de cette identité pourrait être électronique (sous forme de carte à puce ou sans contact…) ou purement digital (une suite de chiffres). L'identifiant serait validé grâce à des données biométriques, financières (compte bancaire) ou à un profil Internet (compte Facebook, Google…). Il donnerait accès à l'état civil, aux informations de santé, financières, etc., de son propriétaire. » 

Un compte unifié qui permet un contrôle accru, non seulement des finances, mais aussi une vision plus globale des actifs d’un citoyen. Particulièrement intrusif et au-delà du rôle conféré aux Etats dans l’esprit des citoyens. 

L’euro numérique, voulu par les gouvernements, est en train de se mettre en place avec la BCE dans toute l’UE depuis octobre 2023. 

Les faillites bancaires, conséquence de la décision de certains pays des BRICS, pourraient avoir comme effet immédiat l’accélération de la mise en place de l’euro numérique afin de dépanner les possesseurs de comptes en banque concernés par les faillites en question. Ceci permettant le contrôle exacerbé des avoirs des personnes : ce que certains n’hésitent pas à appeler le contrôle social.  

Les autres placements en actions, PEA (Plan épargne action) ou autres, sont également concernés par la réglementation Européenne de 2017. Ce qui nous amène directement aux marchés financiers et boursiers présentant aujourd’hui une décorrélation avec l’économie réelle puisque le CAC 40, indice phare parisien ainsi que d’autres indices boursiers vont de record en record en cette année au cours de laquelle de nombreux pays ont des échéances électorales (Russie, UE, Etats-Unis).     

De nombreux analystes, dont Philippe Bechade ou encore Bruno Bertez, s’interrogent sur ces records haussiers successifs que les marchés boursiers européens battent depuis quelques mois, alors qu’on ne peut pas dire que l’économie française comme l’économie allemande soient au meilleur de leur forme. Guy de la Fortelle allait même jusqu’à dire récemment sur Sud Radio que Black Rock rachetait massivement la dette française. Black Rock « contrôle » également de nombreuses décisions de Bruxelles, notamment des décisions sur l’économie verte, et contribue à l’élaboration des stress tests bancaires.  

Face à une telle puissance, « la France devient par définition une entité soumise aux décisions financières d’un tel établissement qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’humanité » 

L’histoire se répète indéfiniment. Le krach serait en vue. Cependant l’éternelle question est posée : mais quand ?    

Un signe annonciateur important ! Dans son dernier édito , Charles Sannat titrait : « MOODY juge improbable la maîtrise des finances publiques en France ». La prochaine date de notation par Moody est le 26 Avril 2024.  

La situation est cependant différente de 2008, année de la crise des subprimes. En effet, la volonté de la finance mondialisée n’est plus de laisser les états sauver les banques défaillantes. De plus, la France n’en aurait absolument plus les moyens, compte tenu de l’état catastrophique de ses finances publiques. Cela accélérerait donc le processus de transfert vers la monnaie numérique, totalement aux mains des banques centrales. Et nous pensons que cela donnerait les degrés de liberté manquants à ceux qui gouvernent, pour la mise en place d’un contrôle total de la population dans le style du crédit social à la Chinoise. Cependant ce serait probablement pire.  

Alors quand ? Nous n’avons pas de boule de cristal, cependant les signaux faibles sont là depuis longtemps, pour certains depuis 2008 mais les régulateurs et banques centrales ont palliés ce problème avec la mise à disposition accrue de liquidités.  Ceci masque bien sûr le problème, car les taux d’intérêts sont restés longtemps bas. Demain ou après-demain ? Quand un krach arrive pour beaucoup il est toujours trop tard.  En bourse, certains appliquent le vieux proverbe « il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon. » Une métaphore guerrière qui explique qu’il faut acheter lorsque la situation est menaçante et vendre quand tout parait favorable.  Cependant avec l’escalade d’engagement pour envoyer des troupes en Ukraine, une dette gigantesque et des taux d’intérêts galopants, font que la charge de la dette va bientôt devenir la première dépense budgétaire en France. Ceci, et bien d’autres éléments laissent à croire que le krach peut arriver à tout moment ! 

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