Journée des droits des femmes : les politiques s'impliquent, les féministes manifestent

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Par Pascale JUILLIARD, Jessica LOPEZ - Paris (AFP)
Publié le 08 mars 2018 - 09:34
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Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, le 16 février 2018 à Versailles
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© Ludovic MARIN / AFP/Archives
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, le 16 février 2018 à Versailles
© Ludovic MARIN / AFP/Archives

La 41e journée internationale des droits des femmes était marquée jeudi par un comité interministériel et un déplacement d'Emmanuel Macron dans une entreprise modèle en matière de féminisation, en attendant des rassemblements dans toute la France.

Le chef du gouvernement Édouard Philippe a réuni dans la matinée tous les ministres pour annoncer "une cinquantaine de mesures" tirées d'initiatives locales identifiées lors d'un "Tour de France de l'égalité", selon Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes.

Parmi elles, un "référent égalité" sera nommé dans chaque établissement scolaire à la rentrée 2019, une initiative inspirée d'un lycée du Val-d'Oise.

Des contrats locaux seront par ailleurs signés entre préfets, magistrats, hôpitaux et associations pour mettre en place un système d'"alerte en réseau" destiné à mieux repérer les violences conjugales, comme cela se fait à Angoulême.

Une plateforme de géolocalisation des hébergements d'urgence des femmes victimes, accessible seulement par les professionnels (associations, urgentistes, travailleurs sociaux ...) sera développée pour les aider à trouver un refuge.

En fin de matinée, le président Emmanuel Macron devait se rendre dans l'entreprise Gecina, "exemplaire en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes", selon l’Élysée.

Basée dans le centre de Paris, cette société foncière comptant près de 500 salariés s'est placée en novembre 2017, pour la deuxième fois consécutive, en tête du palmarès de la féminisation des instances dirigeantes, réalisé par Ethics & Boards.

Dès mercredi, le Premier ministre a annoncé des mesures visant à résorber d'ici trois ans l'écart salarial de 9% existant entre hommes et femmes à poste équivalent.

Les entreprises de plus de 50 salariés présentant des écarts "injustifiés" de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022 avec une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1% de leur masse salariale. L'exécutif prévoit également le quadruplement des contrôles de l'inspection du travail sur l'égalité de salaires hommes-femmes.

- "Paroles, paroles" -

Des mesures qui "vont dans le bon sens" mais "malheureusement, il y a moins d'inspecteurs du travail", a relevé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. Si les syndicats se sont montrés dans l'ensemble prudemment satisfaits, le Medef a déploré le "triptyque infernal et tellement français du +contraintes, contrôles, sanctions+".

Mme Schiappa a annoncé jeudi sur RTL la mise en place d'une "task force" public privé, avec le World Economic Forum, qu'elle coprésidera avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour favoriser l'égalité professionnelle.

Associations féministes et représentants de syndicats ont appelé hommes et femmes à se mobiliser jeudi dans plusieurs villes de France à partir de 15H40, pour faire de cette journée du 8 mars "une lutte collective", pas "une fête".

A Paris, c'est un rassemblement place de la République qui marquera "l'heure à partir de laquelle (symboliquement, dans une journée) les femmes commencent à travailler gratuitement", suivi d'une manifestation, selon Ana Azaria, présidente de l'association Femmes Égalité.

Les participants porteront un ruban blanc, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes popularisé lors de la cérémonie des César. Ce sujet a pris une résonance particulière depuis le scandale Weinstein aux États-Unis, qui a déclenché depuis octobre un mouvement massif de libération de la parole des femmes.

Un "karaoké géant" sera organisé sur l'air de la chanson de Dalida "Paroles, Paroles", pour "cibler et caractériser la politique d'Emmanuel Macron, parsemée de discours forts et de grandes phrases mais qui ne sont pas suivis d'actes forts", a ajouté Mme Azaria.

Et dès jeudi matin, les inégalités hommes-femmes ont été dénoncées dans les kiosques: le quotidien Libération a décidé d'appliquer pour une journée à son prix de vente la même différence que l'écart de salaire moyen de 25% entre hommes et femmes. Le journal était vendu 2,50 euros pour les premiers et 2 euros pour les secondes.

bur-jlo-paj-cel/lum/kp

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