Carrefour : de "nombreuses questions" en suspens après le comité de groupe
De "nombreuses questions" sont encore en suspens après la réunion vendredi du comité de groupe France de Carrefour, trois jours après la présentation par l'enseigne de son plan de transformation, qui prévoit plusieurs milliers de suppressions de postes, ont indiqué à l'AFP des élus de l'instance.
Cette réunion extraordinaire du comité de groupe, en présence du Pdg Alexandre Bompard, a permis des "échanges" mais "de nombreuses questions demeurent sans réponse", a déploré dans un communiqué Thierry Faraut, président du SNEC CFE-CGC, en exprimant sa "profonde déception".
M. Bompard "a présenté ses éléments", mais "rien de neuf" et pas de détails sur différents points de son plan, a dit Michel Enguelz (FO). "Il nous a fait une présentation", a résumé Philippe Allard (CGT). "On n'a rien appris sur le fond", a renchéri Sylvain Macé (CFDT).
Carrefour a annoncé mardi la suppression de 2.400 postes dans les sièges, via un plan de départs volontaires (PDV), ainsi que la sortie du groupe, par cession ou fermeture, de 273 ex-magasins Dia, qui affecte 2.100 salariés avec un plan social à la clé. La surface des hypermarchés doit aussi être réduite de 100.000 m2 et une réduction de coûts de deux milliards d'euros est prévue.
Les élus espéraient obtenir vendredi des précisions. "Les deux milliards d'économies, comment on va les faire?", s'interroge M. Enguelz, qui ajoute que M. Bompard "n'a pas répondu" non plus sur l'avenir des hypermarchés "qui perdent de l'argent" et ne sont pas concernés pour l'instant par le passage en location gérance.
Sur ce point, le Pdg a "réaffirmé" que seuls cinq hypermarchés allaient passer en location gérance en 2018, tout en disant "qu'il ne pouvait pas s'engager pour la suite", selon Philippe Allard (CGT). "Il réfute le fait qu'il y ait un plan caché" aux conséquences sociales plus graves.
La CFDT "continue de penser que l’entreprise avance masquée en ne dévoilant pas le réel impact" de l'ensemble du projet "Carrefour 2022", a souligné M. Macé dans un communiqué.
"La réduction des surfaces des hypermarchés (...) s'apparente toujours à un flou artistique. Quelles conséquences pour les salariés (...) ? Rien n'a été développé à ce sujet", a pointé le SNEC CFE-CGC.
FO, comme la CFDT, ont aussi à nouveau regretté que le plan ait été annoncé aux médias avant les syndicats et les salariés, FO blâmant un "dialogue social par voie de presse".
Selon Carrefour, M. Bompard "a indiqué très clairement que cette réunion lançait une phase de dialogue social, qu'il a souhaitée active et transparente" et "s'est engagé à rechercher systématiquement des accords négociés avec les partenaires sociaux" pour tous les projets impactant l'emploi.
Ceux-ci vont arriver rapidement selon les syndicats: le PDV concernant les sièges devrait débuter en juillet pour se terminer en novembre, selon le SNEC CFE-CGC, pour qui ce délai "paraît difficile à tenir". Quant aux ex-magasins Dia, la direction vise la fin du semestre. Une première réunion est déjà programmée début février.
"Dans un tel contexte", la CFDT demande "une année blanche" sur le versement des dividendes. Elle sera reçue le 5 février au ministère du Travail, jour où la CGT entamera une semaine d'actions, tandis que FO maintient son appel à la grève pour le 8.
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