Attentat de Nice : relaxe pour une policière accusée de diffamation par Cazeneuve

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Par AFP
Publié le 21 septembre 2017 - 16:07
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Sandra Bertin, policière municipale niçoise accusée de diffamation par l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve après l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais, a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris, au bénéfice de la bonne foi.

La policière, responsable des 1.734 caméras de vidéosurveillance installées à Nice, s'était retrouvée chargée de rédiger un rapport sur les positions des policiers nationaux sur le trajet meurtrier du camion, à partir des bandes vidéo. Elle avait affirmé avoir subi des "pressions" de la part du ministère de l'Intérieur pour modifier son rapport sur ce dispositif policier.

Si ces propos sont bien diffamatoires, la policière a "pu en toute bonne foi", "fatigue physique et nerveuse" aidant, "interpréter de manière erronée" la demande d'une commissaire à la Direction centrale de la sécurité publique, selon le tribunal.

En outre, "la démarche prêtée à Bernard Cazeneuve" par la policière "paraît irréaliste, voire inconcevable", a considéré la 17ème chambre du tribunal correctionnel.

A l'audience du 7 juillet dernier, la procureure avait déjà estimé que la policière, surmenée, avait "fantasmé" des pressions venues de Paris alors qu'elle rédigeait un rapport sur la base d'images de vidéosurveillance, quelques heures après l'attentat meurtrier.

La policière avait ensuite rapporté ces "pressions" à une journaliste du Journal du Dimanche, qui en a fait un article publié le 24 juillet 2016.

Cette publication avait alimenté une polémique, déclenchée par l'actuel maire LR de Nice, Christian Estrosi, sur le dispositif de sécurité au moment où Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé avec son camion dans la foule, faisant 86 morts et 450 blessés.

Bernard Cazeneuve avait alors porté plainte contre Sandra Bertin pour "diffamation publique".

Paris contre Nice, place Beauvau contre police municipale: à l'audience, qui s'était tenue en deux fois, le 7 juin puis le 7 juillet, les divers protagonistes avaient rejoué cette journée du 15 juillet.

Sûre d'elle, la policière municipale avait raconté une pression "crescendo" exercée au téléphone, et via des policiers dépêchés sur place, par une représentante particulièrement cassante du ministère de l'Intérieur, qui lui aurait demandé de modifier son texte.

Cette commissaire à la Direction centrale de la sécurité publique avait au contraire parlé à la barre d'une "journée ordinaire" de travail, et lancé à propos de Sandra Bertin: "J'ai été très précise, très pédagogique, si elle n'a pas compris, je n'y suis pour rien."

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