Tennis : Caroline Garcia qualifiée pour le Masters, dix ans après Bartoli
Caroline Garcia est devenue la première Française depuis 2006 et Amélie Mauresmo à se qualifier directement pour le Masters (22-29 octobre à Singapour), après le forfait jeudi à Moscou de la Britannique Johanna Konta, la seule qui pouvait encore lui ravir le dernier billet.
Blessée à un pied, Konta a renoncé à participer à la "Coupe du Kremlin", le dernier rendez-vous décisif pour le grand événement en Asie, a-t-on appris auprès de la WTA.
A bientôt 24 ans - elle les fêtera lundi - Garcia s'invite donc dans le top 8 des meilleures joueuses de l'année. Cette qualification récompense sa belle fin de saison en Asie. Elle y a remporté deux titres consécutifs, à Wuhan puis lors du tournoi de Pékin, l'équivalent d'un Masters 1000 chez les messieurs.
Les 1900 points collectés lui avaient permis de faire un bon à la "Race" et de subtiliser la huitième place à Konta. Mais l'écart entre les deux concurrentes étant relativement réduit - 185 unités - la qualification pour le Masters aurait pu se jouer la semaine prochaine.
Marion Bartoli est la dernière Française à avoir goûté à ce prestigieux tournoi, en 2011 et 2007, mais c'était en qualité de remplaçante.
"Cette qualification pour le Masters représente beaucoup pour moi", a réagi Garcia sur le site de la WTA. "Devenir la première Française qualifiée (directement) depuis Mauresmo en 2006 la rend encore plus spéciale", a-t-elle ajouté en référence à son ex-capitaine de Fed Cup, finaliste cette année-là et lauréate un an plus tôt.
Parmi ses rivales, la Lettone Jelena Ostapenko, championne de Roland-Garros, et l'Ukrainienne Elina Svitolina doivent elles aussi y effectuer leurs premiers pas. Les cinq autres concurrentes y ont déjà participé.
Il s'agit de la Roumaine Simona Halep, nouvelle N.1 mondiale, de l'Espagnole Garbiñe Muguruza, de la Tchèque Karolina Pliskova, de la Danoise Caroline Wozniacki et de l'Américaine Venus Williams, la seule à l'avoir remporté (2008).
- Révélation en 2011 à Roland-Garros -
Mais avec le congé maternité de Serena Williams, l'absence de l'Allemande Angelique Kerber, qui n'a pas réussi à se qualifier, le tournoi semble plus ouvert.
Garcia a des chances d'y briller si elle conserve le niveau de ses deux belles semaines en Chine, terminées sur une victoire en finale à Pékin devant la N.1 Halep, lors du plus dimanche de sa carrière.
Entre 2011, lorsqu'elle s'était révélée à Roland-Garros en faisant vaciller Sharapova, avant de perdre, et 2017, Garcia a mis du temps à confirmer.
C'est justement pour franchir un cap sur le circuit WTA qu'elle avait décidé de ne pas participer à la campagne de Fed Cup cette année, en dépit d'un superbe weekend lors de la défaite en finale contre les Tchèques fin 2016 à Strasbourg.
- L'impasse en Fed Cup -
Son choix, conjugué à des résultats décevants lors des quatre premiers mois de la saison, avait suscité de nombreuses critiques de ses compatriotes, Kristina Mladenovic en tête. Ses pépins physiques au dos juste avant un match contre l'Espagne, décisif pour le maintien dans l'élite en avril, n'avaient rien arrangé.
"LOL" avaient tweeté Mladenovic et deux autres joueuses de l'équipe de France, Alizé Cornet et Pauline Parmentier lors de l'officialisation de sa blessure. Eloignée des courts pendant un mois, Garcia avait souffert moralement de cette épisode mais avait tenu le cap avec son père et entraîneur Louis-Paul Garcia dont l'influence avait nourri des réserves dans le milieu.
L'éclaircie est arrivée en juin à Roland-Garros, où elle atteignait pour la première fois les quarts de finale en Grand Chelem. Huitième-de-finaliste à Wimbledon (première aussi), elle n'avait pas confirmé à l'US Open, où elle avait été surclassée par la Tchèque Petra Kvitova au 3e tour (6-0, 6-4). C'était avant de franchir un palier en Chine.
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