Sexisme et harcèlement sexuel à l'hôpital : les internes en médecine disent tout
Le sexisme touche visiblement tous les milieux et les internes en médecine ne seraient pas épargnés par ce phénomène. C'est en tout cas ce que révèlent les résultats d’une enquête dévoilée ce vendredi 17 par le premier syndicat d’internes ISNI (Source). Pour parvenir à cette conclusion, l'organisme a lancé, début septembre dernier, un questionnaire en ligne à l'adresse des quelque "30.000 internes" de France. Ils ont reçu environ 3.000 réponses dont la grande majorité provenait d'étudiantes.
Et les résultats ont parlé d'eux-mêmes: 8,6% des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de harcèlement (propos ou comportements à connotation sexuelle, dégradants ou humiliants, imposés de façon répétée). Parmi elles, la moitié ont dû faire face à des "gestes non désirés" (toucher le cou, les cheveux, les mollets, massage des épaules), 15% à des "contacts physiques non désirés" (toucher les seins ou les fesses, baisers dans le cou ou sur la bouche), 14% à "des demandes insistantes de relation sexuelle", 12% à un "chantage à connotation sexuelle" et 9% "à des simulations d'actes sexuels". Sans grande surprise, ce sont les supérieurs hiérarchiques qui en seraient à l'origine dans 48% des cas. Ces dérapages se produiraient dans le bloc opératoire dans une situation sur quatre.
Cette enquête révèle également que le sexisme est énormément présent dans le domaine médical: 47% des participants (dont 60% de femmes) ont déclaré en être victimes au quotidien. Et une nouvelle fois, dans la majorité des cas (37%), l'auteur de ces agissements est un médecin ou un supérieur hiérarchique devant le personnel soignant (33 %), les confrères (16 %) et les patients (14 %). Là encore, les faits ont lieu majoritairement à l'hôpital, au bloc dans un quart des cas.
> A lire aussi: les étudiantes de l'école 42 victimes de harcèlement sexuel
Et ces attitudes ne sont pas sans conséquence. Au-delà du préjudice moral, "ces situations de sexisme et de harcèlement ont une influence sur le choix de spécialité, ou le choix de carrière, des victimes", a expliqué au micro de France Info Olivier Le Pennetier, le président de l’ISNI.
Pour rappel, ce n'est pas la première fois que le sujet est mis sur la table. Le site Payetablouse avait déjà mis en lumière ce phénomène en publiant des témoignages de femmes victimes de sexisme ordinaire ou de harcèlement sexuel dans le domaine médical.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.