Explosion d'une grenade devant l'ambassade de France : Athènes soupçonne la mouvance anarchiste
Deux inconnus circulant à moto ont jeté ce jeudi 10 au matin une grenade devant l'ambassade de France à Athènes, blessant légèrement un policier grec en faction, une action qualifiée de "terroriste" par le gouvernement grec.
La police privilégie dans l'immédiat la piste d'un acte commis par la mouvance extrémiste anarchiste locale, qui revendique régulièrement des attaques sans victimes contre des cibles diplomatiques, économiques ou politiques, selon une source policière.
La brigade anti-terroriste s'est saisie de l'enquête sur cet attentat, qui s'est produit à 04h38 locale (3h38 en France), sur une des grandes avenues centrales d'Athènes, en face du Parlement, a indiqué une source policière. L'action n'avait pas été revendiquée à la mi-journée.
Le policier grec gardant le portail principal de l'ambassade a été hospitalisé pour de très légères blessures aux jambes, après avoir réussi à s'abriter dans sa guérite au moment de la déflagration. L'explosion de la grenade n'a causé que des dégâts mineurs au portail et a impacté les vitres de la guérite, sans les traverser.
Le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, a condamné cette attaque, soulignant que "les liens amicaux entre la Grèce et la France ne peuvent pas être affectés par de tels actes terroristes".
"Les autorités helléniques ont immédiatement réagi et lancé une enquête. L’ambassade est en contact permanent avec ces dernières", a indiqué l'ambassadeur, Christophe Chantepy, dans une note postée sur le site de l'ambassade. Il a appelé les Français en Grèce "à faire preuve, dans le calme, de la vigilance habituelle".
La représentation française a reçu également des messages de sympathie de différentes personnalités ou partis politiques après cette action. La police grecque, qui avait bouclé le pâté de maisons après l'explosion, a retrouvé sur les lieux la goupille de l'engin, de type défensif selon les premiers éléments de l'enquête. "Au vu des dégâts mineurs occasionnés, il s'agit probablement d'une action symbolique", a souligné à l'AFP un responsable policier sous le couvert de l'anonymat.
Les représentations françaises en Grèce sont sporadiquement visées par des actions revendiquées par ou imputées à des groupes extrémistes anarchistes. En octobre, cette nébuleuse avait annoncé une série d'actions pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah, un Libanais qui purge depuis 1987 une peine de détention à perpétuité en France pour actes terroristes.
Les enquêteurs n'excluent pas non plus une attaque en lien avec la montée de l'extrême droite en France, au lendemain des "félicitations" adressées par la présidente du Front National, Marine Le Pen, à Donald Trump, qui a remporté l'élection présidentielle américaine.
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