ETA : Des milliers de manifestants réclament le regroupement des prisonniers basques

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 janvier 2016 - 12:39
Image
Deux manifestations ont eu lieu à Bayonne et Bilbao samedi 9
Crédits
©AFP/ANDER GILLENEA
La manifestation de Bilbao aurait rassemblé 70.000 personnes samedi.
©AFP/ANDER GILLENEA
Bilbao, en Espagne, et Bayonne, en France, ont été le théâtre de fortes mobilisations samedi 9. Les manifestants protestaient contre la dispersion des centaines de prisonniers basques dans plusieurs dizaines de prisons espagnoles et françaises.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Bilbao et à Bayonne, des deux côtés de la frontière franco-espagnole, pour réclamer "la fin de la dispersion" de plus de 400 détenus liés à ETA et leur rapprochement du Pays basque.

A Bilbao, la ville la plus importante de la communauté autonome du Pays basque en Espagne, les manifestants étaient plus de 70.000, selon les organisateurs. Dans le même temps, ils étaient près de 7.500 selon la police, 10.000 selon les organisateurs, à Bayonne (sud-ouest de la France).

Sur la banderole de tête du défilé à Bilbao, était écrit en basque et en castillan: "droits de l'homme, résolution et paix. Prisonniers basques au Pays basque". Les familles de prisonniers ouvraient le défilé où a résonné le slogan "les détenus basques à la maison".

Plus de 400 prisonniers basques membres ou proches d'ETA sont dispersés dans 73 prisons en France comme en Espagne. Le porte-parole du réseau Sare de défense de droits des prisonniers d'ETA, Joseba Azkarraga, s'est adressé à travers les médias aux "nouveaux acteurs politiques" issus des législatives espagnoles du 20 décembre.

"Une société, un peuple, dans sa majorité, veut en finir avec la souffrance de milliers de familles qui souffrent de la dispersion" des prisonniers, a-t-il dit, plaidant aussi pour "les prisonniers malades qui devraient être remis en liberté". La manifestation était notamment soutenue par la coalition indépendantiste EH Bildu et divers syndicats basques.

Parallèlement, le rassemblement de Bayonne s'est également adressé aux gouvernements des deux pays, accusés de tout faire pour bloquer "le processus de paix" en "s'obstinant dans la voie répressive", selon Anne-Marie Michaud, présidente du Comité des droits de l'homme au Pays basque.

Sollicitée par l'AFP, une conseillère du ministère français de la Justice a affirmé que la ministre Christiane Taubira avait évoqué en septembre 2015 avec son homologue espagnol "la possibilité de rapprochements familiaux".

"Ils seraient réalisés selon des critères liés aux durées de peine, aux conditions de sécurité des établissements pénitentiaires et aux projets de réinsertion", a-t-elle précisé.

L'ETA (Euskadi ta Askatasuna, Pays basque et liberté), tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans, a renoncé aux attentats et à la violence il y a quatre ans.

Mais l'organisation refuse sa dissolution, exigeant notamment une négociation sur le sort de ses militants ou proches qui sont en prison.

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.