Parquet national financier - Pourquoi Nicolas Sarkozy est renvoyé en correctionnelle ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 octobre 2017 - 12:42
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L'ancien président Nicolas Sarkozy le 20 novembre 2016 à Paris lors des primaires de la droite et du
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Nicolas Sarkozy pourrait comparaître devant la justice.
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Le parquet national financier (PNF) a requis le renvoi devant un tribunal correctionnel de l'ancien président Nicolas Sarkozy ainsi que de son avocat et d'un ex-magistrat dans l'affaire dite "des écoutes", a révélé vendredi le quotidien "Le Parisien". L'ancien chef de l'Etat pourrait comparaître pour corruption active, trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel.

Coup de tonnerre pour Nicolas Sarkozy. Selon le journal Le Parisien, le parquet national financier réclame un procès contre l'ancien chef de l'Etat pour corruption active, trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel dans l'affaire dite "des écoutes". Sont également concernés l'avocat de l'ancien président de la République, Me Thierry Herzog ainsi que l'ancien magistrat Gilbert Azibert.

Selon le quotidien, la procureur Éliane Houlette a signé jeudi 5 ce réquisitoire, qui n'a pas encore été notifié aux principaux intéressés. Il revient désormais aux juges d'instruction de prendre leur décision.

A l'origine de l'affaire, des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy ordonnées dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007. Les enquêteurs, en épluchant l'agenda du principal intéressé, ont découvert que l'ancien chef de l'Etat aurait tenté d'obtenir début 2014, via son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans une procédure sur la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt, où il avait obtenu un non-lieu en 2013.

Dans des conversations téléphoniques Nicolas Sarkozy semblait s'engager à obtenir un poste prestigieux dans la principauté de Monaco à Gilbert Azibert si celui-ci lui révélait des informations sur l'affaire Bettencourt. L'ex président de la République avait finalement renoncé à cette idée en février 2014.

Pour les enquêteurs, ce revirement peut s’expliquer par le fait que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog venaient d’apprendre que leurs téléphones non officiels, dont celui ouvert sous le nom de Paul Bismuth, avaient été placés sur écoute. 

"M. Azibert n'a rien obtenu, je n'ai pas fait de démarche et j'ai été débouté par la Cour de cassation" au sujet de la saisie des agendas, s'était défendu Nicolas Sarkozy fin 2016. Et d'ajouter: "Où est le trafic d'influence? Où est la corruption? Qui a corrompu, et pour quel objet? C'est scandaleux". Néanmoins, le code pénal définit le délit de corruption par le fait de proposer "des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques à une personne dépositaire de l'autorité publique" en échange de ses actes.

Nicolas Sarkozy a déjà été renvoyé début février devant le tribunal pour le financement illégal de sa campagne électorale de 2012, avec treize autres protagonistes de l'affaire Bygmalion. La date de leur procès n'a pas encore été fixée, des recours ayant été déposés contre l'ordonnance de renvoi qu'un seul des deux juges d'instruction à signé.

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