Affaire des écoutes visant Nicolas Sarkozy : les investigations des juges sont terminées

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 novembre 2016 - 18:10
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Nicolas Sarkozy.
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L'ancien chef de l’État est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014 des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation.
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L'enquête sur l'affaire dite "des écoutes" où est impliquée l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy est terminée. Le parquet national financier va donc émettre ses réquisitions qui pourraient déboucher sur un procès.

Les juges d'instruction ont terminé leurs investigations dans l'affaire des écoutes dans laquelle Nicolas Sarkozy est mis en examen pour des soupçons de corruption sur un haut magistrat, a appris l'AFP mercredi 30 de sources proches du dossier.

La fin de l'enquête a été notifiée aux parties, ont indiqué trois sources proches du dossier, dont deux indiquent que cet acte est intervenu fin octobre.

Cette étape a ouvert un délai de trois mois durant lequel les parties peuvent encore demander des actes d'enquête, avant les réquisitions du parquet national financier, puis une décision des juges sur la tenue d'un éventuel procès.

L'ancien chef de l’État est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014, via son avocat Thierry Herzog, lui aussi mis en examen, des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans une procédure sur la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt, où il avait obtenu un non-lieu en 2013.

Les juges s'interrogent aussi sur d'éventuelles interventions de Gilbert Azibert, que ce dernier réfute, pour influer sur la décision des magistrats de la Cour de cassation, qui avaient rendu une décision défavorable à l'ancien chef de l’État sur ses agendas.

D'après les écoutes téléphoniques à l'origine de l'affaire, Nicolas Sarkozy semblait s'engager à intervenir en faveur du magistrat pour qu'il obtienne un poste de prestige à Monaco. Mais il avait renoncé à cette démarche au dernier moment, toujours d'après les conversations enregistrées dans le cadre d'une autre enquête sur des accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.

Pour les enquêteurs, ce revirement peut s'expliquer par le fait que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog venaient d'apprendre que leurs téléphones non officiels, dont celui ouvert sous le nom de Paul Bismuth, avaient été placés sur écoute.

"M. Azibert n'a rien obtenu, je n'ai pas fait de démarche et j'ai été débouté par la Cour de cassation" sur les agendas, s'était défendu l'ancien chef de l’État, après sa mise en examen pour corruption, trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel.

Les juges avaient déjà notifié la fin de leurs investigations en février dernier, mais la chambre de l'instruction, saisie par Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog, avait ordonné de nouveaux actes, notamment des auditions des deux protagonistes, qui ont eu lieu.

Nicolas Sarkozy, qui a perdu la primaire de la droite, est également mis en examen pour financement illégal de campagne dans l'enquête Bygmalion sur ses comptes de campagne, lors de la présidentielle de 2012.

Contactés, l'avocat de Gilbert Azibert et Thierry Herzog n'ont pas fait de commentaires. 

 

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