Garrido, Dray, Guaino : ces politiques, sans mandat, à l'antenne à la rentrée

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Par AFP
Publié le 21 août 2017 - 15:08
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Raquel Garrido, de La France insoumise, le 2 novembre 2013 à Carhaix-Plouguer
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Raquel Garrido, de La France insoumise, le 2 novembre 2013 à Carhaix-Plouguer
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Dans les pas de Roselyne Bachelot en 2012, des personnalités politiques, démunies de mandats, comme Julien Dray, Henri Guaino ou Raquel Garrido, se tournent vers les médias à la rentrée.

M. Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et ancien député LR des Yvelines battu sèchement en juin dernier à Paris, tiendra ainsi un éditorial tous les jours dans la matinale de Sud Radio.

"Je ne veux plus être dans le désordre, dans les ambitions et les arrangements de la vie publique. Cet édito ne m'empêchera pas de prendre de la distance par rapport à la politique", assure à l'AFP M. Guaino.

"Ce sera intéressant d'avoir un éclairage différent. Ce personnage atypique a désormais une parole libre et aura des approches inattendues", abonde Christophe Bordet, le rédacteur en chef de Sud Radio.

"M. Guaino est avant tout un intellectuel car il n'est pas aseptisé par le système. Il aura plus de liberté de parole que s'il était député", veut croire le journaliste.

Ce passage de la politique au monde médiatique, "c'est avantageux pour les deux camps", observe Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "D'une part pour les médias car les politiques savent parler en trente secondes et faire le buzz. D'autre part pour les politiques car ils gardent un capital de notoriété et ne disparaissent pas de la scène médiatique".

Pour Philippe Riutort, sociologue et spécialiste des médias et des politiques, "Henri Guaino est dans un élan déclinant, il gère sa retraite politique. Son édito est une activité comme une autre. Alors que Raquel Garrido, c'est l'inverse, elle utilise les médias pour se créer une notoriété".

La porte-parole de La France insoumise, Raquel Garrido, tiendra elle une chronique hebdomadaire dans l'émission de Thierry Ardisson "Les Terriens du dimanche", diffusé sur C8. "Je serai libre de dire ce que je veux", a-t-elle promis sur RMC. Cette collaboration d'une des figures du mouvement de Jean-Luc Mélenchon avec le groupe de Vincent Bolloré suscite pourtant les sarcasmes depuis le début de l'été.

- Des 'snipers' confirmés -

Julien Dray, un des porte-parole de la nouvelle direction du Parti socialiste, arrive quant à lui sur LCI dans une émission politique hebdomadaire. "Je ne suis pas chroniqueur, je suis un élément du débat politique", a-t-il décrit sur Europe 1, précisant qu'il ne serait pas rémunéré.

"Ces trois personnalités politiques avaient un rôle au sein de leurs partis de +sniper+ dans les médias. Ce sont des habitués qui sont très efficaces pour d'éventuelles reprises" dans d'autres médias, relève Nicolas Hubé, spécialiste de la communication politique.

"Que les politiques travaillent pour les médias, ce n'est pas nouveau". Pour le sociologue Philippe Riutort, c'est le magazine Paris Match qui a lancé cette pratique.

"L'hebdomadaire avait proposé il y a une quinzaine d'années à Valéry Giscard d'Estaing d'écrire des chroniques", rappelle-t-il. "A l’époque cela avait détonné, maintenant c'est normal, surtout en presse écrite".

Depuis, d'autres personnalités ont quitté l'hémicycle pour les plateaux télé. La première fut Roselyne Bachelot en 2012.

L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a commencé sa carrière à la télévision sur D8. A la rentrée, elle présentera avec Julien Arnaud "un talk d'actu" sur LCI.

La même année, Clémentine Autain, nouvelle députée LFI, s'est fait connaître en devenant chroniqueuse sur France 2. Daniel Cohn-Bendit a rejoint la matinale d'Europe 1 en 2013, quand Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d’État, participait au Grand Journal de Canal +.

En novembre 2016, c'est Sébastien Pietrasanta alors député PS de la 2e circonscription des Hauts-de-Seine qui est devenu consultant sur le terrorisme sur BFM TV.

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