Quand un policier demandait en 1983 à un violeur et sa victime de "s'excuser" pour régler l'affaire (vidéo)
Les images ont été diffusées dimanche 19 dans l'émission C Politique sur France 5. Et dans le climat actuel de "grand déballage" sur la question des agressions sexuelles, la séquence fait froid dans le dos. Au cours du programme a été diffusé un extrait de Fait divers, un documentaire de Raymond Depardon (invité sur le plateau) datant de 1983 et montrant la manière dont une femme victime de viol est prise en charge par un policier. Ce dernier sans remettre en cause le statut de victime de la femme qu'il a en face de lui, va lui faire une proposition proprement terrifiante de désinvolture.
"On va vous mettre tous les deux ensemble, vous allez vous faire des excuses" dit le fonctionnaire de police. Il estime en effet que le violeur doit s'excuser de "vous avoir fait ce qu'il vous a fait, c'était peut-être pas très correct". Mais la victime, elle, doit s'excuser auprès de l'homme qui lui a imposé un rapport sexuel: "Vous lui avez fait passé une sacrée soirée aussi". Les propos sont entrecoupés en fond sonore de la voix brisée de la femme violée implorant, dans un sanglot, l'agent de police de ne pas lui imposer de nouveau un face à face avec son bourreau.
"Vous allez vous excuser auprès de lui car vous lui avez fait passer une sacrée soirée"... En 1983, une jeune #femme vient déposer plainte pour viol et voilà comment elle est reçue... pic.twitter.com/H9qThoW865
— C Politique (@CPolF5) 19 novembre 2017
Lors de l'audition de la jeune femme, le policier va d'ailleurs lui expliquer dans des termes qui semblent inimaginables aujourd'hui, comment il voit la situation. "Il faut que vous compreniez une chose mademoiselle, c’est que le viol en France c’est un crime. Que ce garçon risque de se retrouver en taule cinq ans, minimum, parce qu’il a fait l’amour avec vous et que vous n’étiez pas d’accord de faire l’amour avec lui (…) Vous l’envoyez en taule pour cinq ans. Ça fait quand même beaucoup, vous ne trouvez pas?".
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D'autant qu'il estime que la femme porte aussi une part de la responsabilité car elle et son violeur avait déjà eu une relation sexuelle auparavant (consenti apparemment), et que l'homme aurait seulement voulu "remettre ça au jus". Ce qui relativisait donc l'agression sexuelle selon le fonctionnaire de police.
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