Mediapart/Charlie Hebdo : Plenel reconnaît avoir "surréagi"
Le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a regretté vendredi avoir employé l'expression "guerre aux musulmans" dans la polémique qui l'oppose à Charlie Hebdo sur fond d'affaire Tariq Ramadan, reconnaissant avoir "surréagi".
"Il ne peut pas y avoir de guerre entre Charlie Hebdo et Mediapart. Il ne peut pas y avoir de guerre entre deux journaux indépendants (...) encore moins quand l'un de ces journaux a payé le prix le plus cher, le prix du sang pour cette liberté", a déclaré le directeur du site d'information sur BFMTV/RMC.
"Bien sûr que nous avons surréagi, bien sûr que quand on est blessé on fait des bêtises, mais encore une fois nous ne sommes pas du côté de la guerre, du côté de la haine", a déclaré Edwy Plenel.
Une polémique oppose Mediapart et Edwy Plenel, accusé de "complaisance" envers l'islamologue Tariq Ramadan, et Charlie Hebdo, défendu par l'ancien Premier ministre Manuel Valls et ses soutiens.
La une du journal satirique le 8 novembre représentant Edwy Plenel se dissimulant la bouche, les oreilles et les yeux avec sa moustache, avec le titre: "Affaire Ramadan, Mediapart révèle: on ne savait pas", avait suscité la colère du directeur du site d'information.
Il avait déclaré que "la une de Charlie Hebdo fait partie d'une campagne plus générale" menée par l'ancien Premier ministre Manuel Valls. "M. Valls et d'autres (...) trouvent n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie pour en revenir à leur obsession: la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans", avait-il lancé.
Sa phrase avait été qualifiée d'"appel au meurtre" par le directeur de Charlie Hebdo, Riss, blessé dans l'attentat jihadiste du 7 janvier 2015 contre l'hebdomadaire qui avait fait douze morts.
A la question de savoir s'il regrettait ces mots, Edwy Plenel a répondu: "bien sûr". "Je l'ai écrit, il suffit de lire Mediapart et nous l'avons dit. Il ne fallait pas dire cela dans ce moment-là".
Il a ajouté qu'il ne "visait pas Charlie Hebdo" mais Manuel Valls. "Je n'ai pas dit autre chose que le fait qu'il y a un politicien qui essaie de se refaire sur le dos de deux mots, islam et musulman", a-t-il affirmé.
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